CHAPITRE 15
Celui qui étudie la Torah amène bénédiction et protection sur lui-même.
(Pr. Gross : Une source de bénédiction)
Celui qui bénit est béni [expression empruntée à Sotah 38b], et par conséquent, celui qui se consacre en vérité et sincérité à l'étude de la Torah, et [comme on l'a expliqué] est la cause d'un flux de bénédiction amené dans le monde, le Kavode (la Gloire) de D.ieu plane en permanence au dessus de lui (Devarim 33,12). Une âme noble lui sera attribuée, depuis un lieu saint correspondant à son niveau d'implication et d'attachement à la Torah.
Comme l'enseignent nos Sages de mlémoire bénie, qui se sanctifie dans ce monde ci est sanctifié d'en-Haut ; un petit effort [de sanctification] est sanctionné par une grande [sanctification] d'en-Haut (Yoma 39a).
Le Zohar enseigne : Le cinquième ordre [donné par D.ieu au moment de la Création]
וַיֹּאמֶר אֱלֹהִים--יִשְׁרְצוּ הַמַּיִם, שֶׁרֶץ נֶפֶשׁ חַיָּה;
(Rabbinat ; Que les eaux fourmillent (yishrétsou) d'une multitude (sheretz) animée, vivante;) contient trois commandements [Brit mila, reproduction] et le premier : s'adonner à l'étude de la Torah, et y peiner chaque jour pour corriger Nefesh et Roua'h.
En effet, celui qui est occupé à l'étude de la Torah se restaure par une autre âme sainte (benishmata a'hara qadisha), comme il est écrit : שֶׁרֶץ נֶפֶשׁ חַיָּה « foisonnera l'âme de la 'Haya » l'âme de cette sainte 'haya...
[En général, on considère l'expression nefesh 'haya comme un pluriel. Mais en réalité, elle se présente comme un singulier, et dans le contexte particulier de ce Zohar, elle fait référence à une créature angélique particulière, la 'Haya, sur qui l'étude de la Torah produit un effet spécifique, et qui procure en retour un épanchement de bénédiction individuelle.]
Lorsqu'une personne se dédie à l'étude de la Torah, le murmure de sa parole lui fait mériter que l'âme de cette 'haya devienne comme les saints anges... C'est la Torah qui est appelée « eau », et elle foisonne pour produire le murmure de l'âme de la 'Haya qui est épanché vers le bas depuis le lieu de cette 'Haya.
C'est à ce sujet que David a déclaré : « לֵב טָהוֹר, בְּרָא-לִי אֱלֹהִים » (D.ieu, crée en moi un cœur pur) pour être capable d'étudier la Torah et (fin du verset :) « וְרוּחַ נָכוֹן, חַדֵּשׁ בְּקִרְבִּי. » alors "un esprit (roua'h) droit sera renouvelé en moi"
Celui [qui s'adonne à l'étude de la Torah] gouverne et est le maître de tout. Tous les mauvais décrets sont retirés pour lui et n'ont pas de prise sur lui, חס ושלום, même lorsqu'il est dans ce monde.
Comme l'enseignent nos Sages (Berakhot 5a) : Resh Laqish dit : "tout celui qui est occupé à étudier la Torah, les souffrances cessent pour lui."
Si quelqu'un souffre de maux de tête, de gorge ou d'estomac ou de tout autre organe du corps, qu'il s'applique à étudier la Torah comme il est dit "וּלְכָל-בְּשָׂרוֹ מַרְפֵּא " (un remède pour toute sa chair) (Eruvin 54a citant Mishlei 4,22)
On trouve un point de vue similaire dans de nombreuses autres sources.
Le Tana debéEliyahou s'exprime ainsi : « מְקִימִי מֵעָפָר דָּל » (Il me fait remonter des profondeurs de la misère - Ps. 113,7) Une personne qui a transgressé de nombreux interdits, et qui est passible de mort (par le Beth Din ou par le Ciel), qui revient et se repent et étudie la Torah, les Néviim et Kétouvim, la Mishna, Le Midrash, la Halakha et la Aggada, et se met au service des Sages, alors, même si cent mauvais décrets ont été pris contre lui, D.ieu les annule pour lui.
« הֱבִיאַנִי הַמֶּלֶךְ חֲדָרָיו » (Le Roi m'a menée dans Ses appartements - Shir Hashirim 1,4).
De même que D.ieu a des chambres intérieures dans Sa Torah, de même les Talmidé 'Hakhamim ont des chambres intérieures dans Sa Torah, et si tu vois les épreuves arriver, cours vers les chambres de la Torah et les épreuves te fuiront immédiatement comme il est écrit : « לֵךְ עַמִּי בֹּא בַחֲדָרֶיךָ » (Va, mon peuple, retire-toi dans tes demeures - Isaïe, 26,20). C'est pourquoi il est dit : « le Roi m'a menée dans ses appartements pour se réjouir et être heureux avec toi » parce que nous nous sommes élevés (pour le Pr Gross : Il nous a élévés) et que nous nous sommes attachés à la grande couronne des paroles de la Torah, [qui relie] une extrémité du Monde à l'autre.
« וַיְהִי, הֵמָּה הֹלְכִים הָלוֹךְ וְדַבֵּר » Ils poursuivaient leur chemin en conversant. « Conversant » se rapporte aux paroles de la Torah, et quand un ange leur fut envoyé [à Eliyahou et Elisha] pour leur faire du tort, il les trouva occupés à l'étude de la Torah, et ne put les atteindre. De là, on dit que lorsque deux personnes voyagent et sont occupées à l'étude de la Torah, aucun préjudice ne peut les atteindre.
Comme il est dit dans le Zohar ha Qadosh : « יִשָּׂשכָר, חֲמֹר גָּרֶם--רֹבֵץ, בֵּין הַמִּשְׁפְּתָיִם » (Issakhar est un âne musculeux, qui se couche entre les collines - Bereshit 49,14). Il a ouvert et dit : « לְדָוִד: יְהוָה, אוֹרִי וְיִשְׁעִי » (De David. Hashem est ma lumière et mon salut - PS. 27,1).
Combien sont aimées les paroles de la Torah ! Et combien précieux devant D.ieu sont ceux qui s'adonnent à l'étude de la Torah ! Car tous ceux qui sont occupés à l'étude n'ont rien à craindre des forces destructrices. Ils sont protégés en haut et en bas. Plus que cela, ils suppriment aussi ces forces négatives et les font descendre aux abîmes. Viens et vois que dans la nuit, quand le vent du nord s'éveille et divise la nuit, un éveil de sainteté est suscité dans le monde. Heureux celui qui se lève à ce moment pour étudier la Torah.
Toutes les forces de destruction descendent aux abîmes. Grâce [à son étude], Yissakhar [qui est le modèle du Talmid 'Hakham] assidu dans l'étude, a maîtrisé l'âne [les forces négatives] et les a mises à bas, puisqu'autrement, elles se seraient levées pour causer des dommages dans le monde. Il a « couché l'âne entre les collines » ( hamishpétaïm, qui veut dire aussi 'limites').
De la même manière, 'Hazal enseignent que la Torah protège des épreuves, non seulement lorsqu'il étudie, mais en permanence (Sotah 21a).
Car la Torah « גְּמָלַתְהוּ טוֹב וְלֹא-רָע- כֹּל, יְמֵי חַיֶּיהָ » (Elle dispense du bien et aucun mal, tous les jours de sa vie - Mishlei 31,12) c'est-à-dire même lorsqu'il n'est pas en train d'étudier, dès lors qu'il lui est resté attaché, ne s'est pas séparé de la vie éternelle [de la Torah] חס ושׁלם, et que son attention est constamment concentrée sur elle pour y revenir et réviser [ce qu'il a appris].
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Note de Rabbi 'Haïm (51) :
L'épanchement de bien sur ceux qui étudient la Torah lishmah... et lo lishmah !
Au sujet du verset de Mishléi : גְּמָלַתְהוּ טוֹב וְלֹא-רָע- כֹּל, יְמֵי חַיֶּיהָ, le terme Gemoul [qui signifie accorder, dispenser, comme dans « gomel 'hassadim tovim le'ammo Yisrael »] connote l'octroi d'une récompense de la part d'une personne à qui on a préalablement fait du bien.
De sorte que lorsqu'on dit que la Torah accorde une récompense à un homme qui fait du bien avec elle, cela signifie une personne qui est engagée dans l'étude la la Torah lishmah.
Mais celui qui étudie pas d'une manière désintéressée, mais pour quelque autre motif, et qui ne fait pas le bien avec elle, la Torah devrait le rétribuer avec du « mal », חס ושׁלם.
Et pourtant [ce n'est pas le cas et] la Torah n'agit pas ainsi, חס ושׁלם.
Au contraire, même « avec la gauche », c'est-à-dire avec ceux qui la traitent comme étant « du côté gauche » et lo lishmah, La Torah leur donne « richesses et honneurs » dans ce monde !
[V. Shabbat 63a, qui cite Mishlei 3,16 : « אֹרֶךְ יָמִים, בִּימִינָהּ; בִּשְׂמֹאולָהּ, עֹשֶׁר וְכָבוֹד - Elle porte la longévité en sa droite, et en sa gauche la richesse et l'honneur. » Autrement dit, ceux qui étudient « du côté gauche », considéré comme le plus faible, « gauchement » comme le suggère le Pr Gross, auront tout de même pour récompense « richesses et honneurs » (mais peut-être pas la longévité (אֹרֶךְ יָמִים), qui semble ici réservée au côté droit...]
Mis en ligne le 2 Nissan 5777 - 29 mars 2017