4ÈME PORTIQUE : CHAPITRE 17
L'étude de la Torah protège de la mort et du Guéhinom
(Pr. Gross : La Torah et l'homme : une relation qui dépasse la vie terrestre)
[L'étude de la Torah produit un effet sur l'homme] après qu'il a quitté ce monde.
Comme l'enseignent nos Maîtres de mémoire bénie, le feu du Guéhinom n'a pas d'effet sur les Talmidé 'Hakhamim ('Haguiga 27a). Et ils disent aussi qu'un Talmid 'Hakham, même s'il dévie (סרח, mot à mot il tourne comme le lait tourne, il devient sûr), sa Torah n'est pas dédaignée ('Haguiga 15b).
Et le Midrash sur le verset (Mishlei, 1,6) : « pour comprendre le mashal (la parabole) et la mélitza (le commentaire) » Mélitzah, c'est la Torah elle-même. Pourquoi est-elle appelée Mélitza ? Parce qu'elle sauve (matzil) celui qui l'étudie du jugement du Guéhinom !
[Le Midrash commente ainsi le verset (Mishléi 2,1):] « Mon enfant, si tu acceptes Mes paroles [C'est-à-dire la Torah, et Titzpon (si tu chéris) Mes commandements] »
D.ieu dit à Israël au Sinaï : Si vous méritez d'accepter, d'intérioriser (yatspin) et d'accomplir Ma Torah, alors je vous sauverai de trois châtiments : la guerre de Gog et Magog, les douleurs de l'enfantement du Mashia'h et le jugement du Guéhinom.
Et si vous chérissez (titspon) Mes commandements, si vous méritez, d'intérioriser (yatspin), je vous comblerai du bien qui est caché (Tsafoun) pour le Monde à venir comme il est écrit (Tehilim 31,20) : מָה רַב-טוּבְךָ, אֲשֶׁר-צָפַנְתָּ לִּירֵאֶיךָ:פָּעַלְתָּ, לַחֹסִים בָּךְ; נֶגֶד, בְּנֵי אָדָם Qu'il est grand, le bien que Tu as caché [pour ceux qui Te craignent] !
Rabbi 'Hanina ben Dossa a dit : Il n'est pas de Tsedaka (d'acte de justice, de « charité ») qui sauve un homme du jugement du Guéhinom sinon la Torah. Elle a le pouvoir de sauver une personne du Jour du Jugement, car il y a en elle une force [capable] de le sauver au jour du jugement, même s'il s'est rendu responsable par ses fautes.
De là, nous apprenons qu'un Talmid 'Hakham qui faute est sauvé par son étude de la Torah (Midrash Mishlei 11,4).
מִקְצֵה הַשָּׁמַיִם, מוֹצָאוֹ--וּתְקוּפָתוֹ עַל-קְצוֹתָם; וְאֵין נִסְתָּר, מֵחַמָּתוֹ
(Ps. 19,7 - Rabbinat : Son point de départ est à l'extrémité des cieux, son orbite embrasse leur étendue: rien ne se dérobe à sa chaleur) [traduit ici par] Son circuit (l'orbite du soleil)... et il n'y a rien pour cacher sa chaleur (ou : rien n'échappe à sa chaleur).
Rabbi Yannaï et Resh Laqish disent tous deux : Il n'y aura de guéhinom dans les temps à venir (אין גיהנם לעתיד לבא) que ce soleil qui accablera les méchants comme il est écrit : « Car le voici venir ce jour, brûlant comme une fournaise ; impies et ouvriers d'iniquité seront tous comme du chaume, et ce jour qui vient va les consumer, dit Hashem-Tsevaqot, il n'épargnera d'eux ni racine ni rameau » (Mal. 3,19) Mais dans les temps à venir, qui sera protégé de sa chaleur ? Ceux qui s'affairent à l'étude de la Torah. Et qu'est-il écrit après cela : « La Torah de D.ieu est parfaite, elle restaure l'âme » et de la même manière : « Il n'y a ni obscurité ni vallée de la mort pour y cacher ceux qui ont fauté » (Iyov 34,22) Qui est [en revanche] caché ? Ceux qui s'occupent d'étudier la Torah.
C'est encore plus vrai d'Élisha [ben Abouya, appelé] A'her (« l'autre ») dont nos Sages de mémoire bénie disent : « On ne peut appliquer le jugement contre lui parce qu'il est occupé à étudier la Torah. [et il est par conséquent protégé du Guéhinom. (Haguiga 15b.)] »
[A plus forte raison, celui qui ne s'éloigne pas des voies de la Torah comme A'her l'a fait, sera protégé du Guéhinom.]
טוֹב אַחֲרִית דָּבָר, מֵרֵאשִׁיתוֹ
La fin d'une chose (d'une entreprise) est meilleure que le début (Qohelet 7,8)
Nos Sages ont enseigné à ce sujet que l'enveloppe (l'étui) du livre est sauvé avec le livre
[Traité Shabbat, sur la question de ce qui peut être sauvé de l'incendie : l'enveloppe d'un Sefer Torah, qu'il est permis de sauver, peut être sauvée avec lui - même si elle contient des objets mouqtsé]. C'est ainsi qu'Elisha fut sauvé du Guéhinom par le mérite de la Torah qu'il avait étudiée.
Rabbi Its'haq dit : « Pourquoi la Torah a-t-elle été donnée avec feu et ténèbres (et la montagne était embrasée de feux qui s'élevaient jusqu'au ciel, et voilée de nuages et de brume) ? Parce que ceux qui s'occupent d'étudier la Torah sont épargnés par un autre feu, celui du Guéhinom et des ténèbres par lesquelles les nations cherchent à obscurcir Israël.
C'est une mitsvah d'étudier chaque jour la Torah, car c'est le secret de la foi supérieure, qui permet de connaître les voies de D.ieu. Tous ceux qui s'engagent dans l'étude de la Torah acquièrent une récompense dans ce monde et dans l'autre, et sont sauvés des poursuites (du jugement), parce que la Torah est le secret de la foi, et celui qui s'y consacre se consacre également à la foi supérieure, et [D.ieu] fera résider Sa Shékhina en lui de manière permanente (Zohar, Raya Mehemna II, Terouma 134b).
Sur le verset (Mishlei 3,16) : « Elle porte la longévité en sa droite, et en sa gauche la richesse et l'honneur. » pour ceux qui croient en elle, ce sera longévité, et combien plus encore richesse et honneur. Cela se rapporte aux deux mondes : richesse et honneurs dans ce monde-ci, longs jours dans le Monde à venir ! (Shabbat 63a). L'expression ארך ימים se rapporte au Monde à venir qui est décrit comme « long » par nos Sages.
Rabbi Elazar dit : « גַּל-עֵינַי וְאַבִּיטָה-- נִפְלָאוֹת, מִתּוֹרָתֶךָ Ouvre mes yeux et je contemplerai les merveilles de Ta Torah » [verset qui conclut la courte prière que l'on doit dire avant de commencer une étude de Torah]
Ce sont des insensés, ceux qui ne savent pas et ne cherchent pas à s'impliquer dans l'étude, car la Torah est toute vie, toute liberté et tout Bien dans ce monde-ci et dans l'autre. Grâce [à son étude], il mérite plénitude de jours dans ce monde-ci et longévité dans l'autre. Car elles [les paroles de la Torah] sont la vie dans sa plénitude, une vie de liberté, sans tristesse, une vie véritable, liberté dans ce monde, liberté à tous égards, car les nations du monde ne peuvent avoir aucune prise sur celui qui s'adonne à l'étude de la Torah... Par conséquent, ceux qui se consacrent à l'étude de la Torah sont totalement libres, de la soumission aux nations dans ce monde, et de tout jugement dans le monde à venir ! (Zohar sur 'Hayé Sarah, citant Téhilim 119,18)
[Dans la suite du] Midrash qui interprète le verset [déjà commenté] « וְעַל-הַנַּחַל יַעֲלֶה עַל-שְׂפָתוֹ מִזֶּה וּמִזֶּה כָּל-עֵץ-מַאֲכָל » ( Et, près du torrent, sur ses bords, des deux côtés, s'élèveront toutes sortes d'arbres fruitiers - Ez.47,12) il demande : que signifie « II sera tel qu'un arbre planté au bord de l'eau et qui étend ses racines près d'une rivière : vienne la saison chaude, il ne s'en aperçoit pas, et son feuillage reste vert : une année de sécheresse, il ne s'en inquiète point, il ne cessera pas de porter des fruits. » (Jér. 17,8)
Cela t'enseigne que ceux qui se consacrent à l'étude de la Torah ne verront pas le châtiment, ni dans ce monde, ni au temps de Mashia'h, ni dans le monde à venir. (Midrash Eliyahou Rabba).
[On se souviendra que, lorsque ce verset avait été cité au chapitre 9, ce sont les Talmidei 'Hakhamim qui étaient comparés à des arbres plantés au bord d'un cours d'eau, qui portent constamment des fruits et ne craignent pas la sécheresse. La métaphore est ici poursuivie : le feu du châtiment est comparé à la saison sèche. Ceux qui étudient la Torah comme il le faut en seront préservés...]
Ou semblablement le verset de Mishlei (6,22) : « בְּהִתְהַלֶּכְךָ, תַּנְחֶה אֹתָךְ » ils [les enseignements de la Torah] te guideront dans tes sorties, dans ce monde-ci ; « בְּשָׁכְבְּךָ, תִּשְׁמֹר עָלֶיךָ;וַהֲקִיצוֹתָ, הִיא תְשִׂיחֶךָ » [veillent sur ton repos et] te seront un sujet d'entretien à ton réveil : dans le monde à venir.
Un Zohar à nouveau : Rabbi Yéhouda a ouvert et a dit : תּוֹרַת יְהוָה תְּמִימָה (La Torah de D.ieu est parfaite - Ps. 19,8) Avec quelle intensité les gens devraient s'investir dans l'étude de la Torah ! Car celui qui se consacre à l'étude de la Torah aura la vie dans ce monde et dans le Monde à venir, et il acquiert un mérite dans les deux mondes ; même celui qui s'adonne à l'étude lo lishmah [de manière "non désintéressée"] méritera une belle récompense dans ce monde et ne subira pas le jugement dans le Monde de vérité.
Viens et vois, il est écrit [dans un verset de Mishlei 3,16, déjà abondamment commenté] : « אֹרֶךְ יָמִים, בִּימִינָהּ; בִּשְׂמֹאולָהּ, עֹשֶׁר וְכָבוֹד » (Elle porte la longévité en sa droite, et en sa gauche la richesse et l'honneur.) Longévité se rapporte à celui qui étudie lishmah, qui aura la longévité (orekh yamim, longueur de jours) dans le monde dans lequel il existe אֹרֶךְ יָמִים, [c'est-à-dire dans le monde à venir, car dans ce monde ci, les jours de l'homme sont courts.] ; « et en sa gauche la richesse et l'honneur » se réfère à la bonne récompense et à la tranquillité dont ils jouiront dans ce monde-ci. Quant à ceux qui s'adonnent à la Torah lishmah, lorsqu'ils quittent ce monde, la Torah marche devant eux, les annonce et les protège de leurs accusateurs. Lorsque le corps repose dans sa tombe, la Torah le protège. Lorsque la Néshama retourne vers son origine, la Torah marche devant la Néshama et bien des portes sont brisées par la Torah, jusqu'à ce que l'âme atteigne sa source. Elle reste ensuite avec l'homme jusqu'au temps de la résurrection, et prend sa défense, comme il est écrit : « בְּהִתְהַלֶּכְךָ,תַּנְחֶה אֹתָךְ » ils [les enseignements de la Torah] te guideront dans tes sorties. C'est ce qui a déjà été affirmé : « Ils veillent sur ton repos » qui est le temps où le corps repose dans sa tombe et le temps où le corps est jugé, et la Torah le protège. « Ils [les enseignements de la Torah] parleront avec toi à ton réveil. », c'est comme on l'a déjà enseigné qu'au temps de la résurrection [la Torah] parlera pour ta défense.
« Une âme (nefesh) qui peine, sa peine est pour elle » La personne peine [sur la Torah] ici [dans ce monde], et la Torah peine pour lui ailleurs [c'est-à-dire dans le monde à venir] (Sanh. 99B, sur Mishlei 16,26) Sur le verset (Eshet 'haïl) de Mishlei 14,1, « La femme sage construit sa maison... » le Midrash enseigne : Celui qui acquiert la Sagesse (c. à d. la Torah) dans ce monde est assuré de construire pour lui-même une résidence dans le Monde à venir ;
« Mais l'insensée la mène à la ruine » : celui qui n'a pas acquis la Sagesse pour lui-même est assuré de connaître le Guéhinom dans le Monde à venir.
Dans le Zohar (Sitrei Torah Lekh lekha 88a) « אַל-תִּירָא אַבְרָם, אָנֹכִי מָגֵן לָךְ--שְׂכָרְךָ, הַרְבֵּה מְאֹד - Ne crains pas Avram, Je te protégerai et en vérité ta récompense est très grande » (Ber. 15,1) ; cela signifie que Je te protégerai de tout le mal du Guéhinom ; Ta récompense est très grande, comme celle de celui qui s'adonne à l'étude de la Torah dans ce monde-ci, et mérite un héritage dans le Monde à venir.
Lorsqu'une personne étudie la Torah, D.ieu se tient là... et on lui épargne trois jugements : le jugement dans ce monde-ci, le jugement du malakh hamavet qui n'a pas prise sur lui, et le jugement du Guéhinom (Zohar II Wayaqhel 200a).
['Harout (gravé) sur les tables - Shemot 32,16] Ne lis pas 'Harout (gravé) mais 'Herout (liberté), car seul est libre celui s'adonne à l'étude de la Torah ! (Avot 6,2 et plusieurs autres Midrashim). Et 'Hazal ont expliqué qu'il s'agit de la liberté vis-à-vis du malakh hamavet comme on l'enseigne dans le traité Makkot (10a) : « Les paroles de la Torah sauvent de l'ange de la mort. »
Liberté dans ce monde signifie liberté vis-à-vis de toute chose... [et notamment] Liberté face à l'ange de la mort qui n'a pas prise sur lui. De la même manière, il est certain que celui qui s'attache à l'arbre de vie, la Torah, ne sera pas la cause de sa propre mort, ou de celle du monde. C'est pourquoi, lorsque D.ieu a donné la Torah à Israël, qu'était-il écrit ? « 'Harout (gravé) sur les tables » D.ieu dit : « אֲנִי-אָמַרְתִּי, אֱלֹהִים אַתֶּם J'ai dit - Vous êtes des Éloqim » (Ps.82,6) » Ainsi le serpent mauvais qui amène l'obscurité dans le monde [c'est à dire le malakh hamavet] n'a pas prise sur celui qui s'adonne à l'étude de la Torah ! (Zohar 'Hayé Sarah - Le commentaire du Zohar signifie que celui qui s'attache à Eloqim, c'est à dire la Torah, est libéré de l'emprise du malakh hamavet.)
Mis en ligne le 14 Iyar (Pessa'h shéni) - 11 mai 2107