4ÈME PORTIQUE : CHAPITRE 30

La Torah fait exister les mitzvot, mais les deux sont exigées.

(Pr. Gross : Étude et pratique de la Torah)

Il y a plus encore, [en ce qui concerne l'étude de] la Torah de sainteté, en termes de lumière supplémentaire et de sainteté accrue, au dessus de l'accomplissement de toutes les mitsvot réunies.

Lorsqu'une personne accomplit toutes les 613 mitsvot une manière complète et appropriée, avec tous les détails prescrits, toutes les intentions voulues, toute la pureté et la sainteté souhaitables, cette personne, avec tous ses membres et ses nerfs et ses capacités devient véritablement une «Merkava» [un support, un vecteur] sur laquelle la sainteté supérieure des mitsvot peut résider (Voir 1,6).

Néanmoins, la sainteté et la lumière des Mitsvot n'est en rien comparable à la grandeur de la formidable sainteté et à la lumière de la sainte Torah, dont la clarté luit sur la personne qui l'étudie comme il convient et revient sur [son étude].

Car [le point d'origine de la Torah] au commencement de son parcours de sainteté est beaucoup plus élevé que la source de la sainteté et de la lumière supérieure de toutes les Mitsvot réunies, comme on l'a déjà montré, ainsi que l'enseignent nos Sages de mémoire bénie :

« Elle [la Torah] le grandit et l'élève au-dessus de toute chose » c'est-à-dire au dessus de l'accomplissement de toutes les Mitsvot.

Ou encore : « Toutes les mitsvot réunies ne sont pas comparables même à une seule parole de la Torah » (Yérushalmi Péa, 1,1)

[ Texte complet de la Mishna Avot 6,1 : Nos Sages ont enseigné [ce chapitre] dans le langage de la Michnah. Béni soit Celui qui les a choisis, eux et leurs enseignements. Rabbi Meïr dit : « Celui qui se consacre à l'étude de la Torah de façon désintéressée acquiert de nombreux mérites, et il n'est pas jusqu'au monde entier qui ne vaille que pour lui. Il est appelé ami, bien-aimé, il aime D.ieu, il aime les créatures, il réjouit D.ieu, il réjouit les créatures. Elle [la Torah] le revêt d'humilité, de crainte et le rend à même d'être juste, pieux, droit, fidèle, l'éloigne du péché et le rapproche du mérite. On met à profit ses conseils et sa sagesse, son discernement et sa puissance, car il est écrit : À moi les conseils et la sagesse, je suis compréhension, à moi la puissance. Elle [la Torah] lui procure la souveraineté, la maîtrise, un jugement éclairé ; des secrets de la Torah lui sont révélés, il devient comme une source jaillissante et comme un fleuve dont le courant ne s'interrompt jamais. Il devient réservé, longanime, il pardonne l'affront qui lui est fait et elle [la Torah] le grandit et l'élève au-dessus de toute chose. »]

En outre, une autre supériorité de l'étude de la Torah [par rapport à l'accomplissement des Mitsvot] est que la sainteté et la lumière d'une Mitsvah qui réside dans un objet matériel utilisé pour l'accomplir ne réside en [cet objet] que temporairement, au moment où la Mitsvah est accomplie. Mais dès que la Mitsvah est accomplie, elles [la sainteté et la lumière] remontent immédiatement, et elle est retirée [de ce kéli], qui reste absolument inchangé.

En revanche, en ce qui concerne l'étude de la Torah, tout endroit où ont brillé sa sainteté et sa lumière, [même] une seule fois, en demeure sanctifié de manière permanente et reste dans cet état de sainteté, comme l'enseignent 'Hazal (Meguila 26b) : des objets ayant servi à l'accomplissement d'une mitsvah peuvent être jetés ou détruits après usage, alors que des objets auxquels la Qédousha est attachée doivent mis dans une guéniza (נגנזין - nignizin). Par conséquent, ils ont inclus dans cette catégorie d'objets saints les objets utilisés pour les Téfilin et les mézouzot [dont l'utilisation exige certaines précautions], simplement parce que ces objets ont contenu, même une seule fois, des paragraphes de la Torah.

Il n'y a rien dans les paroles de nos Sages qui ne fasse l'objet d'une allusion dans la Torah, et on peut comprendre le verset « כִּי נֵר מִצְוָה, וְתוֹרָה אוֹר - Car la Mitsvah est une lampe, et la Torah une lumière » (Mishléi 6,23) d'une autre manière que ce que nous avons dit plus haut (début du chapitre précédent), c'est-à-dire que la Mitsvah n'éclaire [et ne protège] que temporairement, tandis que la Torah illumine [et protège] de manière permanente.

Mais on peut aussi expliquer que ce verset fait allusion à la différence entre l'étude de la Torah et l'accomplissement de la Mitsvah telle que nous venons de l'expliquer [d'après Megilah 26b].

Une supériorité supplémentaire de l'étude de la Torah par rapport à l'accomplissement des Mitsvot] est que la sainteté même, la force vitale des Mitsvot qui sanctifient et procurent la vie à la personne qui les accomplit ne peuvent provenir que de la sainteté et la lumière de la sainte Torah. Car en elle-même, une Mitsvah n'a aucune force vitale [propre] ni aucune lumière, et ne reçoit sa force que des lettres de la Torah qui en décrivent les détails.

C'est ce qu'on peut également comprendre du [même] verset « כִּי נֵר מִצְוָה, וְתוֹרָה אוֹר - Car la Mitsvah est une lampe, et la Torah une lumière » (Mishléi 6,23), en ce sens que la lampe n'a aucune lumière qui lui soit propre, mais reçoit la lumière, qui lui est ajoutée, et est séparée d'elle, [alors que la Torah est la lumière même].


[D'un autre côté,] L'étude de la Torah seule, qui n'est accompagnée d'aucun accomplissement des Mitsvot, n'a certainement aucune valeur, comme l'enseignent nos Sages :

« Celui qui dit qu'il n'a que la Torah n'a pas de Torah du tout » (Yebamot 109b).

Rava avait l'habitude de dire fréquemment : le but de la sagesse [c'est-à-dire de la connaissance de la Torah], c'est la Téshouva et les bonnes actions, et une personne ne doit pas étudier et réviser [la Torah] et ensuite frapper son père, [sa mère] et son Maître [comme il est écrit : רֵאשִׁית חָכְמָה, יִרְאַת יְהוָה- שֵׂכֶל טוֹב, לְכָל-עֹשֵׂיהֶם - le commencement de la Sagesse, c'est la crainte de D.ieu, gage de bien pour ceux qui les font.] Il n'est pas écrit : pour ceux qui l'étudient, mais pour ceux qui les accomplissent. (Berakhot 17a sur Téhillim 111, 10)

Celui qui connaît la Torah mais n'accomplit pas les Mitsvot, il eût mieux valu pour lui de ne pas naître et d'être étouffé dans son placenta (plusieurs Midrashim rapportent cet enseignement).

Rabbi Yéhouda disait : celui qui s'adonne à l'étude de la Torah dans ce monde et qui acquiert de bonnes actions héritera d'un monde complet, mais celui qui s'adonne à l'étude de la Torah dans ce monde et n'accomplit pas de bonnes actions n'héritera ni de ce monde, ni du monde à venir. Rabbi Ytz'haq enseigne que l'on apprend cela qu'au sujet de celui qui n'a absolument aucune bonne action. (Zohar II Shemot)

Au point que 'Hazal enseignent que « celui qui s'adonne exclusivement à l'étude de la Torah [sans accomplir aucune autre Mitsvah] est comparé à quelqu'un qui n'a pas de D.ieu. » (Avoda Zara 17b)

Car sans accomplissement des Mitsvot, D.ieu nous en préserve, il n'y a pas de substance pour que la lumière de la Torah puisse s'ancrer, se lier à la personne, et réside durablement en elle, comme une lampe qui n'aurait pas de mèche.

Mais il reste que la Mitsvah reçoit l'essence de sa lumière des lettres de la Torah qui la décrivent.

C'est à quoi nos maîtres font allusion lorsqu'ils enseignent « Grande est la Torah, car elle procure la vie à ceux qui l'observent » (Avot 6,7)

[La Mishna] ne dit pas : à ceux qui l'étudient ou s'y adonnent, mais à ceux qui l'observent. Cela signifie que c'est [bien] la Torah qui procure la vie éternelle et la sainteté, à ceux qui accomplissent les Mitsvot qui y sont écrites. Par conséquent, 'Hazal enseignent que même si une personne est juste [dans ses actions], elle n'a rien si elle n'étudie pas la Torah, חס ושׁלום.

La raison en a également été expliquée plus haut, c'est-à-dire que les Mitsvot ont leur racines dans, sont liées avec et dépendent de l'arrangement des éléments de la Merkava, qui est le support des mondes et des forces supérieures.

Alors que la source supérieure de la sainte Torah se trouve à un niveau infiniment plus élevé, très au dessus des mondes et des forces supérieures.

C'est cette force qui pénètre l'essence intérieure de toute chose. Toute chose en reçoit son existence et son épanchement de sainteté.

C'est donc la Torah qui procure et épanche l'existence, la sainteté et la lumière à toutes les Mitsvot.

Mis en ligne le 6 nissan 5778 - 22 mars 2018

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