4ÈME PORTIQUE : CHAPITRE SEPT
De la concentration sur la crainte de D.ieu avant et pendant l'étude de la Torah
(Pr. Gross : Les limites de la crainte)
Par conséquent, il est bon de toujours se préparer avant l'étude, de se concentrer un peu sur D.ieu avec pureté de cœur et crainte de D.ieu, et de se purifier de ses fautes par des pensées de Téshouva, pour établir une connexion et se rapprocher de Sa parole et de Sa Volonté en étudiant Sa Sainte Tora, et accepter sur soi d'accomplir et de faire respecter toute la Torah écrite et orale.
Il comprendra ainsi sa voie [dans l'existence] et la manière dont il doit se conduire d'après la Torah.
De la même manière, [en cherchant à] extraire le sens de la Halakha, il convient [préalablement] de prier D.ieu de lui accorder le mérite « d'étudier la Torah selon la Halakha » (Yoma 26a), et d'être capable de discerner la Vérité de la Torah.
De même, au milieu d'un moment d'étude, il est permis de s'interrompre pour un bref moment, avant que la crainte de D.ieu qu'il a cultivée en lui initialement ne s'épuise, et pour renforcer quelque peu sa concentration sur la crainte de D.ieu.
Comme l'enseignent nos Maîtres de mémoire bénie : « C'est comme un homme qui dit à son agent : 'Apporte moi une grande quantité de blé pour la stocker dans le grenier.' [Après que l'agent ait accompli sa mission] l'homme demande : 'Y as-tu mélangé un peu de produit de conservation (en l'espèce, de la terre salée) ?' L'agent répond qu'il n'en a rien fait. Alors, dit l'homme, il vaudrait mieux que ce blé ne soit pas stocké dans ce grenier !' (Shabbat 31a)
[Cette parabole] se rapporte [à une personne qui est] au milieu de son étude de la sagesse de la Torah (le « produit »), qu'il convient de mélanger avec une certaine quantité de crainte de D.ieu pour préserver la Torah qu'il possède.
C'est pour cela qu'immédiatement après cet enseignement, 'Hazal continuent :
« On a enseigné dans la Yéshiva de Rabbi Ishmaël qu'il est permis de mélanger une petite quantité de conservateur dans une grande quantité de produit, et il ne doit pas craindre [de fauter en agissant ainsi] »
Cette règle est liée aux lois du vol et des fraudes commerciales, dont la véritable place serait dans les traités qui traitent des dommages (Nezikim). Que fait-elle ici [dans le traité Shabbat] ?
En réalité, ce que nos Maîtres enseignent ici, c'est que, tout comme dans les transactions commerciales, puisque la petite quantité de conservateur (un kav) permet à une grande quantité (un Kor) de se conserver, et bien que cela ressemble au vol et à la fraude, on ne doit pas craindre qu'il y ait là un vol.
Ainsi, un homme a le droit d'interrompre son étude pour un court moment de concentration sur la crainte de D.ieu, sans craindre qu'il ne s'agisse de négligence (bitoul Torah), puique [au contraire], c'est ce qui va permettre à sa Torah de se maintenir.
[Ce chapitre fait écho à un enseignement du Gaon de Vilna, trouvé dans les « 'Hiddoushei halakhot al Massekhet Shabbat » sur ce même passage de Shabbat 31a :
« Y as-tu mélangé un peu de produit de conservation ? Cela indique qu'une personne doit étudier chaque jour une petite quantité d'ouvrages de Moussar (éthique juive). Cependant, pour qu'il n'en vienne pas à dire qu'il doit consacrer tout son temps à l'étude du Moussar, on lui dit : 'Il est permis de mélanger une petite quantité de conservateur dans une grande quantité de produit.'].
Mis en ligne le 14 Kislev 5777 - 14 décembre 2016