4ÈME PORTIQUE : CHAPITRE SIX

La préparation permet de s'attacher à la parole de D.ieu et à D.ieu Lui-même

(Pr. Gross : L'étude de la Torah elle-même comme communion avec Dieu)

C'est la Vérité, la voie que D.ieu a choisie [à ce sujet] : lorsqu'une personne se prépare pour l'étude, il faut qu'elle s'assoie, avant de commencer, fût-ce un court instant, [pour se concentrer] dans la pureté de son cœur, sur la sincérité de sa crainte du Ciel, pour confesser ses fautes du plus profond de son cœur, en sorte que son étude de Torah soit sainte et pure.

Il doit aussi se concentrer sur la relation qui se noue par l'étude de la Torah à la Torah [elle-même] et [dans le même mouvement] avec D.ieu.

Cela signifie : s'attacher de toutes ses forces à « la parole de D.ieu, qui est la Halakha. » (Shabbat 138b)

C'est ainsi qu'il s'attachera directement à Lui [à Hashem], si l'on peut s'exprimer ainsi, car comme l'enseigne le Zohar haKadosh, Lui et Sa Volonté ne font qu'un. [On ne trouve pas de référence précise dans le Zohar, mais c'est un thème récurrent dans la littérature cabalistique - Par ex. R. Mena'hem Azarya de Fano, qui note que Shémo/Son Nom et Rétzono/Sa Volonté ont la même valeur numérique. Ainsi, dire que « Lui et Son Nom sont Un » est équivalent à dire que « Lui et Sa Volonté son Un »]

Les lois et les détails de la Halakha de la Torah sainte sont Sa Volonté, parce que c'est ce que Sa Volonté a décrété comme étant la Loi, casher (propre à un usage spécifié) ou passoul (impropre à un usage spécifié), tamé (impur) ou tahor (pur), assour (interdit) ou moutar (permis), 'haïav (responsable, coupable) ou zaka (innocent).

Et s'il n'étudie que la Aggada, qui n'a pas de conséquences halakhiques, même ainsi, il s'attache à la parole de HaKadosh Baroukh Hou.

Car toute la Torah, avec ses principes généraux, ses détails, ses précisions, et jusqu'aux questions que [dans le futur,] un jeune élève posera à son maître, tout a été donné par la bouche de D.ieu à Moshé Rabbenou sur le mont Sinaï.

C'est ce qu'enseignent 'Hazal [Ici R. 'Haïm se contente d'indiquer les références ; grâce au Rav Fraenkel, nous rétablissons le texte correspondant] :

[« Cela nous enseigne que D.ieu a montré à Moshé tous les détails de la Torah, toutes les précisions [qu'apporteront] les Sages de la Torah, et toutes les concepts innovants ('Hiddoushim) des Sages de la Torah » (Megilla 19b)]

[« Cela nous enseigne qu'elles [les paroles de la Torah] furent toutes données à Moshé sur le mont Sinaï. » (Berakhot 5a)]

[« ... Et ce qu'un disciple avancé enseignera a déjà été enseigné comme Halakha à Moshé sur le mont Sinaï. » (Kohelet Rabba 1,10)]

[« ... Et même ce qu'un disciple avancé dira devant son Maître a déjà été enseigné comme Halakha à Moshé sur le mont Sinaï. » (Yérushalmi Peah 2)]

«Tu écriras pour toi ces paroles - כְּתָב-לְךָ אֶת-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה . Au moment ou D.ieu s'est révélé au mont Sinaï pour donner la Torah à Israël, Il en parla à Moshé en suivant l'ordre Miqra et Mishna, Halakha et Aggadot, comme il est écrit : וַיְדַבֵּר אֱלֹהִים, אֵת כָּל-הַדְּבָרִים הָאֵלֶּה - Et Eloqim parla toutes ces paroles. Cela comprend même les questions qu'un disciple posera à son Maître ! » (Shemot Rabba sur Ki Tissa)

Il y a plus.

Lorsqu'un homme prononce les paroles de l'étude de la Torah dans le monde d'en-bas, chaque mot qui sort de sa bouche est pour ainsi dire prononcé simultanément par HaKadosh Baroukh hou Lui-même !

C'est ce qu'enseignent 'Hazal dans le Traité Guittin (6b), au sujet de la concubine de Giv'ah dont il est écrit : « וַתִּזְנֶה עָלָיו פִּילַגְשׁוֹ - Elle le quitta (ou elle lui fut infidèle), la concubine » (Shoftim 19,2). Rabbi Evyatar dit qu'il [le concubin] a trouvé une mouche [dans son assiette, ce qui l'a mis en colère contre elle et fut la cause son départ puis, indirectement, des malheurs qui s'en sont suivis] et Rabbi Yonatan dit qu'il a trouvé un cheveu. Rabbi Evyatar a rencontré Eliahou haNavi et lui a demandé « Que fait D.ieu ? ». [Eliahou] lui répondit : Il étudie le cas de la concubine de Giv'ah. [Rabbi Evyatar] demanda : et que dit-Il ? [Eliahou] répondit : « Evyatar Mon fils dit ceci, et Yonatan  Mon fils dit cela. »

C'est-à-dire que par cette raison même que Rabbi Evyatar et Rabbi Yonatan se livraient tous deux à l'étude du cas de la concubine de Giv'ah, D.ieu Lui-même, littéralement, étudiait leurs paroles.

Lui et sa parole ne font qu'un, comme l'affirme la Torah : « לְאַהֲבָה אֶת-יְהוָה אֱלֹהֶיךָ, לִשְׁמֹעַ בְּקֹלוֹ וּלְדָבְקָה-בוֹ - Pour aimer Hashem, ton D.ieu, [pour écouter Sa voix, pour s'attacher à Lui : c'est là la condition de ta vie et de ta longévité, c'est ainsi que tu te maintiendras dans le pays que Hashem a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner.] » (Devarim, 30,20)

[Verset dont] Nos Sages expliquent qu'il se rapporte à l'étude de la Torah [dont l'effet, indiqué à la fin du verset] est de s'attacher à lui [וּלְדָבְקָה-בוֹ - s'attacher, racine דָבְקָ  de déveqût, qu'on a traduit imparfaitement par "communion" ou "attachement" ou "ferveur"]

[Voir Nedarim 62a, déjà cité : Qu'il ne dise pas, j'étudierai la Torah pour être appelé Sage, ou pour être appelé un maître, ou pour recevoir les égards dus aux Anciens, mais qu'il étudie plutôt par amour, et l'honneur suivra automatiquement.]

(Sur ces notions, revoir le troisième portique chapitre 11)

C'est pourquoi le Roi David déclare : « טוֹב-לִי תוֹרַת-פִּיךָ- מֵאַלְפֵי, זָהָב וָכָסֶף - La Torah de Ta bouche est meilleure pour moi que des milliers d'or et d'argent » (Tehilim 119,72).

Ce qu'il veut dire, c'est : mon cœur se réjouit de la peine que je prends de toute ma force dans [l'étude de] la Torah, car j'ai fait monter dans mon cœur que chacune des paroles de Torah que j'étudie est sortie de Ta bouche, et en provient encore en ce moment même.

C'est pourquoi l'entièreté de la Torah est également sainte sans aucune distinction ou différence d'aucune sorte, D. préserve, car il s'agit littéralement de la Parole de D.ieu.

Et l'omission d'une seule lettre dans le verset « Le prince Timna - אַלּוּף תִּמְנָע » rend [le Sefer Torah] tout aussi passoul qu'une lettre omise dans les « dix paroles » ou dans le premier verset du Shem'a, ainsi que l'enseignent le Ramban et Tanna Devei Eliahou.

[Dans le verset cité (Gen. 36,40) Timna est le premier d'une série de chefs de la descendance de 'Essaw dont il ne sera plus question ensuite dans la Torah, et qui, d'après Rashi, sont surtout destinés à nous faire comprendre, par contraste, la grandeur d'Abraham, ce qui aurait pu nous faire considérer ce verset comme d'importance relative par rapport aux autres versets mentionnés]

[Voici le commentaire du Ramban sur la Mishna dans Sanhedrin 10,1 : "Le huitième principe est que la Torah vient du Ciel. Nous croyons que toute cette Torah que nous avons entre les mains aujourd'hui est la Torah qui a été donnée à Moshé, et qu'elle est entièrement de la bouche de D.ieu. Il n'y a donc pas de différence entre les versets « Et les enfants de Cham Kush et Mitzraïm... » (Gen. 10,6), ou « et dont la femme était Mehétabel, fille de Matred, fille de Mé Zahab » (Gen. 36,39), et « Je suis Hashem ton D.ieu » (début des dix paroles dans Shemot 20,2) ou « Écoute Israël, Hashem est ton Eloqim, Hashem est Un » (Devarim 6,4). Tout cela est de la bouche de D.ieu, et tout cela est Torah pure et parfaite." ]

[Voici le passage du Tanna Devei Eliahou mentionné par Rabbi 'Haïm : « De cela, ils déduisent que celui-là même qui n'a dans sa main ni Torah ni Mishna, mais qui s'asseoit toute la journée et lit le verset : 'Et la sœur de Lotar est Timna' (Gen. 36,22), même ainsi, il a un salaire de Torah dans sa main. »]

Mis en ligne le 7 Kislev 5777 (7 décembre 2016)

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