SOLITUDE D’ABRAHAM (LES ÉGARÉS)
Solitude d'Abraham (Les égarés)
Il est parti lointain le temps des poésies
Où l'on allait chantant Aragon ou Lorca
Où fièrement campés sur un air d'opéra
On croyait tout savoir du temps et de la vie
Le cœur gonflé d'orgueil et plein de certitudes
Oublieux des misères dont s'ensuivent les mots
Et des fleuves de sang. Nous savions ce qu'il faut :
Qu'il faut être une foule et que la solitude
Ne sied pas aux enfants de la révolution
Impitoyables fils d'une mère sans loi
Aveugles autant que sourds à la protestation
Lointaine et solitaire d'un homme ivre de foi
Seul, d'un côté du fleuve, et nous tout à la joie
Sauvage des enfants perdus loin de Sion.
Mis en ligne le 24 Nissan 5777 - 20 avril 2017