1.16
16. La connexion avec la Néshama, le désir de cette connexion.
Pour la protection de nos soldats, pour le retour des prisonniers, pour la guérison des blessés et la consolation de toutes les familles endeuillées.
« Les
initiés comprendront » (1) que cette même idée (2) a son reflet dans la racine supérieure [de la personne], où seule
la partie inférieure de « la Mère des Enfants – Em
haBanim », le secret de l'âme de la vie supérieure, entre et
dispense au sein de l'essence intérieure de l'Homme supérieur (3),
par l'intermédiaire du « Secret de la complétude ». Ce
processus se produit après la réparation opérée par les bonnes
actions [de l'homme].
C'est aussi le secret de l'Intellect saint, les « Trois Têtes » de [l'Homme supérieur], qui sont en essence les Six Fins, comme il est expliqué pour celui qui comprend dans le Ets Ḥayim.
C'est
le sens de ce qui est dit au sujet de la Néshama, qui réside dans
l'esprit [l'intellect (4)]
comme l'écrit le Ets Ḥayim, et comme il est expliqué à celui qui
analyse soigneusement les exégèses du Tselem.
Une part de [la
Néshama de la personne qui provient de la
Mère des enfants/Em
haBanim/Ima] survole, entoure et illumine d'au-dessus de sa tête,
dans une grande proximité.
C'est le secret du [verset] « [Sortez et admirez, filles de Sion, le roi Shelomo,] orné de la couronne dont le ceignit sa mère [au jour de son hyménée, au jour de la joie de son cœur.] (5)
C'est également le secret de la respiration qui sort de la bouche de la Mère et devient la lumière qui l'entoure (6).
Et comme on l'a expliqué, le niveau de Néshama, c'est le niveau de la respiration de HaShem, dont la part essentielle demeure entièrement cachée En-Haut dans sa source supérieure, dans la bouche [de HaShem], et qui répand Sa Lumière à distance.
C'est ainsi que nous comprenons l'intention de nos Maîtres de mémoire bénie.
Sur le verset : « C'est HaShem qui octroie la sagesse (Ḥokhma), de Sa bouche émanent la science (Da'at) et la raison (Binah) (7) », ils enseignent : à quoi comparer [la relation souhaitable d'un Juif avec HaShem] ? À un roi qui avait un fils. À son retour de l'école, le fils voit le père attablé devant un plat de nourriture. Son père prend un morceau de cette nourriture et le donne à son fils. Celui-ci dit à son père : ''Je ne veux manger que de ce qui se trouve dans ta bouche !'' Qu'a fait le roi ? Il lui a donné [ce qu'il demandait.] (8)
C'est-à-dire que la demande du fils était de percevoir, et de recevoir l'effet des étincelles de lumière du niveau de Néshama, dont la source est cachée dans la respiration de la bouche divine. Dans la langue sainte de Ḥazal, ils parlent précisément du fils de retour de l'école « nous rapportant fidèlement (9) » qu'il n'existe aucun moyen de percevoir en ce monde ces étincelles de lumière de la Néshama, si ce n'est l'application, l'étude approfondie, et l'analyse de notre sainte Torah dans la Sainteté, car [la Torah et la Néshama de l'homme] proviennent de la même source, comme il est connu de ceux qui comprennent (10).
Ḥazal continuent en disant qu'au moment où Israël se tenait debout au pied du mont Sinaï pour y recevoir la Torah, ils cherchèrent à entendre les commandements directement de la bouche de HaShem, comme il est écrit : « qu'il me prodigue les baisers de sa bouche. (11) »
Au temps de ce saint rassemblement, ils méritèrent tous de recevoir les étincelles du rayonnement du niveau de Néshama de la bouche même de HaShem, si l'on peut s'exprimer ainsi, pour planer au-dessus d'eux et les illuminer. C'est le secret des « couronnes » qu'Israël mérita de recevoir au Sinaï, [comme il est dit] : « une joie éternelle sur leur tête... (12) »
Grâce à cela [Israël] mérita de percevoir l'essence intérieure de l'âme de la Sainte Torah, comme il est dit : « La Torah a un corps, les sages Serviteurs du Roi supérieur, ceux qui se sont tenus au pied du mont Sinaï, ils voient uniquement la Néshama [de la Torah] qui est la part absolument essentielle de la Torah (13).
C'est ce que Ḥazal disent à de nombreuses occasions dans le Midrash : Israël avait une arme au Sinaï, sur laquelle était gravé le Nom divin (14). Cela fait référence à la perception sublime du niveau de Néshama et des secrets de la Torah, le Nom divin.
C'est ainsi que les choses se passent En-Haut, au niveau de la racine supérieure [de la personne] comme on l'a vu : c'est le secret [du verset] « la couronne dont le ceignit sa mère (15) ». Ḥazal expliquent ainsi la suite du verset : « au jour de son hyménée, au jour de la joie de son cœur. » Le jour de son hyménée, c'est [la révélation de la Torah au] mont Sinaï. Le jour de la joie de son cœur, ce sont les paroles de la Torah.
C'est aussi ce que veut dire « Avec la couronne... » : ce sont les couronnes mentionnées plus haut, qui étaient au mont Sinaï, et contenaient la vie du Roi (16).
1 Citation stylistique de Daniel 12,10 « וְהַמַּשְׂכִּלִים, יָבִינוּ ». L'expression est généralement utilisée pour désigner ceux qui sont versés dans l'étude de la Qabbala, et pour qui ces notions sont familières. Bien que l'expression soit courante, elle semble ici faire subtilement référence à celui qui a mérité les capacités intellectuelles de maîtriser et de s'engager dans les profondeurs des parties ésotériques de la Torah, comme on l'a indiqué dans les derniers enseignements du chapitre 15. On trouvera une confirmation de cette idée dans le fait que Rabbi Ḥayim utilise d'autres expressions pour parler de ceux qui possèdent ces connaissances qabbalistiques, par exemple « אִישׁ תְּבוּנוֹת » (un homme intelligent) en 1,19 ; ou « הַמַּשְׂכִּיל יָבִינ » dans la note 16.
2 Selon laquelle les Trois Têtes exercent leur influence par l'intermédiaire du « secret de la complétude », et notamment le fait que les Trois Têtes se manifestent parfois comme des étincelles et parfois sont dissimulées, comme on l'a vu au chapitre 15.
3 V.
4 Voir la fin du chapitre 14.
5 Shir haShirim – Cantique des cantiques 3,11 : « צְאֶנָה וּרְאֶינָה בְּנוֹת צִיּוֹן, בַּמֶּלֶךְ שְׁלֹמֹה-בָּעֲטָרָה, שֶׁעִטְּרָה-לּוֹ אִמּוֹ בְּיוֹם חֲתֻנָּתוֹ, וּבְיוֹם, שִׂמְחַת לִבּוֹ ». Le verset montre que la couronne est très proche de la tête, mais qu'elle n'est pas à l'intérieur. Notez que les deux premiers mots du verset « Tséenah ouReinah » sont le titre d'une œuvre de commentaires en Yiddish très populaire au 19è siècle, notamment auprès des femmes, et dont l'auteur est Ya'aqov Ben Yitsḥaq Ashkenazi de Yanow ( ?-1628) – Traduit en français aux Éditions Verdier.
6 Ets Ḥayim Sha'ar haKlalim 11 : « Sache que la respiration qui entoure entièrement Zéer Anpin [et l'intellect qui est dans le cerveau] provient de la bouche de la Mère [Ima/Binah] »
8 Midrash Raba Shemot 41,3.
9 Citation stylistique de Hoshé'a – Osée 5,9 : « הוֹדַעְתִּי, נֶאֱמָנָה » que le Rabbinat traduit par « j'en fais l'annonce véridique. »
10 Rabbi Ḥayim introduit ici la note 14, traduite après ce chapitre.
11 Shemot Raba op.cit. Citant Shir haShirim 1,2 : « יִשָּׁקֵנִי מִנְּשִׁיקוֹת פִּיהוּ ».
12 Yéshayahou – Isaïe 35,10 et 51,11 : « וְשִׂמְחַת עוֹלָם, עַל-רֹאשָׁם » cité par Shabbat 88a qui décrit comment Israël mérita de recevoir ces couronnes, les perdit à cause de la faute du veau, et les retrouvera dans le monde futur.
13 Zohar III Béhaalotékha 152a, qui enseigne également que les ignorants ne perçoivent que le « corps » de la Torah, c'est-à-dire les récits qu'elle rapporte et n'ont accès à rien de plus profond.
14 Par exemple Midrash Raba sur Shir haShirim 1,2.
15 Shir haShirim 3,11, tel qu'interprété par le Midrash Raba.
16 Voir Ets Ḥayim Sha'ar haQlalim Chapitre 5. Il s'agit d'une allusion à deux couronnes, appelées Malkhout du Père et Malkhout de la Mère, liées à la manifestation de l'intellect de HaShem (c'est-à-dire la Torah) dans le verset : « orné de la couronne dont le ceignit sa mère au jour de son hyménée, au jour de la joie de son cœur. »