CHAPITRE DEUX

Avertissement : le texte en romain correspond à la traduction du texte du Nefesh ha'Haïm. [Le texte en italiques et en rouge, placé entre crochets est issu des notes du Professeur Benyamin Gross, du Rav Avinoam Fraenkel, ou, en l'absence de précision, de mes propres notes (ce n'est pas une manière de mettre mes notes au même niveau que les leurs, à D.ieu ne plaise, mais juste une commodité typographique).] 

(suite)

On a donc le devoir d'honorer une personne qui accomplit les mitzwoth et étudie la Torah, même s'il est clair qu'il ne le fait pas « lichmah ». Il est interdit, ne serait-ce que de penser à mépriser une telle personne [C'est d'autant plus vrai que nous ne sondons pas les reins et les cœurs, et qu'il est très difficile, et le plus souvent impossible pour nous de déterminer si une personne agit lichmah ou lo lichmah !]

C'est ce que disent 'Hazal (Shabbat 63a citant Michlei 3 :16) :

אֹרֶךְ יָמִים, בִּימִינָהּ; בִּשְׂמֹאולָהּ, עֹשֶׁר וְכָבוֹד

"Elle porte la longévité en sa droite, et en sa gauche la richesse et l'honneur."

Le verset signifie que même ceux qui le servent d'une manière plus faible (c'est le sens de « la gauche ») doivent être honorés.

Ou encore le Zohar hakadosh :

תורת הי תמימה  (la Torah de D. est parfaite - [elle restaure l'âme ; le témoignage de D. est fidèle. Il donne la sagesse au simple - Téh. 19:8]) : quel effort un homme ne devrait-il pas fournir dans l'étude de la Torah ! Car elle est la vie même pour celui qui s'investit dans l'étude. Et même celui qui s'adonne à l'étude d'une manière défectueuse, c'est-à-dire non désintéressée mérite une récompense dans ce monde-ci et ne sera pas condamné dans le monde de vérité. Viens et vois ce qui est écrit :

אֹרֶךְ יָמִים, בִּימִינָהּ; בִּשְׂמֹאולָהּ, עֹשֶׁר וְכָבוֹד

Elle porte la longévité en sa droite, et en sa gauche la richesse et l'honneur : il reçoit une bonne récompense et la paix dans ce monde.

Par conséquent, une personne qui s'adonne à l'étude, même d'une manière défectueuse, c'est-à-dire non désintéressée, soit en y cherchant un avantage personnel quelconque ;

Dès lors que son intention n'est pas de dénigrer, cas dans lequel 'Hazal enseignent qu'il aurait mieux valu qu'il ne vînt pas au monde (Mishna TY Berakhot 1,2) ou bien que l'étude de la Torah est un poison pour lui (TB Shabbat 88b et Yoma 72b)

Cette personne donc, reçoit une récompense de la part de D., il mérite la richesse, l'honneur et la tranquillité dans ce monde-ci et il n'est pas condamné dans le monde à venir pour cette pensée d'intérêt personnel !

À plus forte raison si cette personne n'a en vue aucun avantage personnel, même si son intention n'est pas centrée sur la Torah pour elle-même [comme R. Haïm l'exposera plus loin au nom du Rosh] ; mais que le fondement de l'implication de cette personne est une sorte de routine, sans but particulier, alors son étude est proche de la dimension de lo lichmah, et elle est particulièrement chère aux yeux de D., plus que l'accomplissement désintéressé de toutes les mitswoth, accompagné de la sainteté et de la pureté de cœur requises.

Cela ressort clairement d'un 'Hazal (TB Arakhin 16b) :

On a demandé à Rabbi Yehuda fils de Rabbi Shimon [ben Pazi] : qu'est-ce qui est préférable ? Une réprimande leshem Shamaïm ou bien une humilité lo leshem Shamaïm ? Il répondit : Qui conteste que l'humilité leshem Shamaïm est plus grande, comme l'a dit Rav: L'humilité est supérieure à toute autre vertu, et L'humilité non désintéressée est également préférable, car R. Yehuda a dit au nom de Rav : on doit s'adonner à l'étude de la Torah et à l'accomplissement des mitzwoth, même d'une manière non désintéressée, car par cet accomplissement non désintéressé, il en viendra à étudier et à accomplir de manière désintéressée.

Cela vaut bien sûr pour l'étude de la Torah. Il est clair que l'étude désintéressée est supérieure à l'accomplissement désintéressé des mitzwot comme il est écrit : ותלמוד תורה כּנגד כּלם (Mishna Peah 1 :1)

De la même manière, 'Hazal établissent une différence de niveau entre l'étude de la Torah et l'accomplissement des mitzwoth :

  • Le mérite et la lumière d'une mitswah, au moment où il est occupé à l'accomplir ou à un autre moment, protègent l'homme des épreuves mais non de la faute.

La lumière de l'étude de la Torah en revanche [c'est la conclusion de la discussion dans Sota 21 sur la question de l'enfant tombé de l'échelle en obéissant à son père qui l'envoie chercher les oisillons], protège de la faute au moment où il s'y adonne.

'Hazal (dans TY Peah, 1,1) soulignent que toutes les mitswoth ne valent pas même une parole de la Torah, comme R. Haïm l'expliquera avec l'aide de D., dans ce quatrième portique.

Par conséquent, l'étude de la Torah même non désintéressée, est préférable à l'accomplissement des mitzwoth même pour elles-mêmes, pour la même raison, c'est-à-dire qu'il commencera [inévitablement, comme on va le voir au chapitre suivant] par étudier de manière non désintéressée, puis en viendra à une étude désintéressée.

Posté le 21 juin 2016 - 14 Sivan 5776

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