Note 17
Note 17 : HaShem et l'homme investissent toute leur force dans le « Yéhéi Shéméh Rabba »
Pour la protection de nos soldats et de tout le peuple d'Israël, pour le retour des prisonniers, pour la guérison des blessés et la consolation de toutes les familles endeuillées.
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L'expression
« celui qui engage toute sa force [en répondant au Qaddish :
Amen Yéhéi Shéméh rabba » peut être expliquée de deux
manières :
Il peut s'agir de toute la force qu'investit la personne dans sa réponse [au Qaddish.]
Ou bien c'est le Nom divin Yud-Qéh (1) qui doit être béni (2) avec toute Sa force, comme il est écrit : « Maintenant, que la puissance de HaShem soit grandie. (3) »
En vérité, ces deux explications n'en font qu'une (4), puisque la source et la racine de toute Sainteté et de toute bénédiction vient du Nom divin Yud-Qéh (5).
À partir de [ce Nom, la Sainteté et la bénédiction] descendent jusqu'à emplir le monde de Bériya, qui est le monde de la pensée, et correspond à l'extension de la lettre Yud du Nom divin « Yud-Qéh » avec la lettre yud (6).
Du monde de Bériya, [la Sainteté et la bénédiction descendent] jusqu'à emplir le monde de Yétsira, qui est la racine du commencement de la parole et de la logique du cœur, et correspond à l'extension de la lettre Héy avec Aleph.
Du monde de Yétsira [la Sainteté et la bénédiction descendent] jusqu'à emplir le monde de 'Assiya, qui est le monde de l'action et correspond à l'extension de la lettre Héy du Nom divin avec la lettre Héy.
Ces mondes sont la racine de Néfesh, Rouaḥ, Néshama d'une personne, car ils sont la force de celui qui répond au Qaddish en même temps qu'ils sont la force du Nom divin Yud-Qéh, qui est la dimension cachée de chaque lettre.
C'est le sens de « Yéhéi (Yud-Hey-Aleph) Shéméh (« Shem Yud-Hey) rabba mévorakh (7). » (8)
1 Le nom constitué par les deux premières lettres du Tétragramme « י » et « ה ».
2 C'est-à-dire recevoir une lumière supplémentaire (voir 2,2).
3 Bamidbar – Nombres 14,17 : « וְעַתָּה, יִגְדַּל-נָא כֹּחַ ה׳». Ces paroles font partie de la prière de Moshé, lorsqu'après la faute des explorateurs, HaShem a menacé de détruire le 'Am Israël et de créer un nouveau peuple à partir de Moshé. Il demande à D.ieu de déployer Sa puissance, c'est-à-dire Sa Miséricorde.
4 Littéralement : appartiennent à la même trame, au même tissu.
5 Selon la Guémara (Ménaḥot 29b) qui enseigne que le monde à venir a été créé avec la lettre י, et ce monde-ci avec la lettre ה.
6 Chaque lettre de l'alphabet hébreu possède un nom qui peut être étendu, c'est-à-dire entièrement épelé, et qui commence par la lettre elle-même. Par exemple, la lettre « י » sera étendue en « יוד ». Chaque lettre décrit un concept profond, où la lettre elle-même représente la partie révélée du concept, et les autres lettres de l'extension (ici vav et daleth) représentent la partie cachée du concept, puisque lorsqu'on écrit la lettre, les lettres de la forme étendue ne sont pas visibles. Pour ce qui concerne la lettre « ה », plusieurs orthographes sont possibles, chacune prononcée de la même manière, et chacune représentant une dimension différente du concept. Rabbi Ḥayim expose ici l'idée que chacune des trois extensions possibles de la lettre « ה » représente la force créatrice agissant dans un monde différent. « הי » fait référence au monde de Bériya.
7 Yud-Héi-Aleph décrit les trois extensions du « Shem », du Nom divin Yud-Héi, qui est grand (rabba) et béni (mévorakh).
8 Tossefot sur Berakhot 3a, fait référence à Israël qui entre dans les synagogues et les maisons d'étude, et répond « Amen Yéhéi Shéméh hagadol mévorakh. « HaQadosh Baroukh Hou lève la tête et dit : ''Heureux le Roi dont on fait la louange dans Sa maison...'' » Tossefot contestent un commentaire du Rosh qui explique que Yéhéi Shéméh est une prière pour que le Nom, Shem-Yud-Héi soit grand, complet et béni, et que l'expression Léalmé almaya (pour toujours à jamais) est une prière distincte. Tossefot rejettent cette interprétation, et estiment qu'il s'agit d'une unique prière pour que le « grand Nom divin soit béni à jamais... »