QUATRIÈME PORTIQUE : CHAPITRE 20
Les secrets sont révélés aux Talmidéi 'Hakhamim et la Shekhina repose sur eux
(Pr. Gross : Sagesse et Prophétie)
[Le Talmid 'Hakham] est le fils chéri, un familier du Palais Royal, un membre du Temple du Roi. À lui seul il est permis de fouiller dans les trésors du Saint Roi à tout moment et toutes les portes [des mondes] supérieurs lui sont ouvertes.
Comme l'enseignent 'Hazal : « Celui qui s'adonne à [l'étude de] la Torah du sein de la difficulté [matérielle] [...] Rabbi A'ha bar 'Hanina a dit : même le pargod (le « rideau » qui nous sépare de la divinité, du fait de notre nature matérielle) n'est pas fermé devant lui, comme il est écrit (Yishayahou 30,20) : וְנָתַ֨ן לָכֶ֧ם אֲדֹנָ֛י לֶ֥חֶם צַ֖ר וּמַ֣יִם לָ֑חַץ וְלֹֽא־יִכָּנֵ֥ף עוֹד֙ מוֹרֶ֔יךָ וְהָי֥וּ עֵינֶ֖יךָ רֹא֥וֹת אֶת־מוֹרֶֽיךָ (Hashem vous accordera du pain dans la détresse et de l'eau dans la pénurie; ton guide ne se dérobera (lo yékanef) plus à ton regard, tes yeux pourront voir ton guide)
Il franchit les portes de la sainte Torah, pour percevoir et contempler, grâce à sa lumière intérieure, les profondeurs de ses secrets supérieurs, comme il est dit :
Et les secrets de la Torah lui sont révélés [Avot 6,1] ;
Non seulement cela, mais des choses cachées aux humains lui sont révélées [Avoda Zarah 35b] ;
Dans le Midrash Tehilim 19,4 on lit : Rabbi Shmuel bar Abba a dit : les voies du Ciel me sont aussi familières que les rues de Néhardéa. (dans le Talmud, Berakhot 58b : les voies du Ciel sont éclairées pour moi) ; Shmuel est-il monté au Ciel [pour acquérir cette connaissance] ? [Non !] il l'a acquise en peinant dans la sagesse de la Torah, et c'est de là qu'il a appris ce qu'il y a dans les Cieux.
« וּמִפְתַּ֥ח שְׂ֜פָתַ֗י מֵישָׁרִֽים » (L'ouverture de mes lèvres est droite - Mishlei 8,6) : des mots qui donnent accès aux chambres intérieures des Cieux.
Béni soit l'Éternel Qui a choisi les paroles des 'Hakhamim et de leurs disciples. De même qu'ils sont assis dans les maisons de prière et d'étude, et qu'ils consacrent chaque instant disponible à l'étude Leshem Shamaïm, le cœur empli de crainte. Ils gardent les paroles de La Torah dans la bouche, et comme en retour, Hashem révèle à leurs cœurs les secrets de la Torah.
L'Esprit de D.ieu réside assurément et constamment sur lui [Le Talmid 'Hakham] (יִשְׁכֹּ֥ן לָבֶ֖טַח עָלָ֑יו Dév. 33,12) comme il est dit :
Les Talmidéi 'Hakhamim sont à tous égards préférables aux Prophètes, car le Roua'h haQodesh [L'esprit de Sainteté qui inspire leurs paroles] ne repose sur les Prophètes que par périodes, alors qu'il ne quitte pas un seul instant les Talmidéi 'Hakhamim, et ils savent ce qui est au dessus et ce qui est au dessous, et n'ont aucune intention de le révéler.
[Zohar II Shemot 6b ; Puissance de la pensée des 'Hakhamim ! À première vue, il peut sembler que le Prophète, destinataire direct de la Parole divine, est supérieur à celui qui peine au Beth haMidrash, courbé et besogneux, pour arracher le sens au Texte.
Il n'en va pas ainsi !
Le Prophète n'a pas le choix du moment où D.ieu Se révèle à lui. L'étude peut avoir lieu à tout moment. Le Prophète ne choisit pas le thème du message, dont Hashem seul est le maître. Le Talmid 'Hakham est absolument libre de choisir le sujet de son étude (même s'il existe des recommandations, comme par exemple l'étude des lois de Pessa'h trente jours avant la fête). Enfin, le Prophète reçoit toujours une Parole divine assortie de l'obligation de la transmettre à Israël, lorsque le Sage n'a pas à révéler tout ce qu'il a appris, et reste maître des thèmes et du contenu de son enseignement !]
Quand un homme a lu le Tanakh, la Mishna, le Midrash, les Halakhot, les Aggadot, le Talmud, et qu'il les a étudiés et analysés pour eux-mêmes (lishma), l'Esprit de D.ieu repose immédiatement sur lui, comme il est écrit : ר֥וּחַ יְהֹוָ֖ה דִּבֶּר־בִּ֑י וּמִלָּת֖וֹ עַל־לְשׁוֹנִֽי (l'Esprit de D.ieu parle en moi - et son mot sur ma langue, 2 Shmuel 23,2 - Il s'agit des dernières paroles de David haMelekh).
Ce qui est exprimé en termes généraux [par nos Maîtres] :
Celui qui se consacre à l'étude de la Torah est élevé (Avot 6,2)
Rabbi Shmuel bar Naḥmani a dit : « Que signifie le verset : אִם-נָבַלְתָּ בְהִתְנַשֵּׂא; וְאִם-זַמּוֹתָ, יָד לְפֶה. - Si tu as agi sottement en cherchant à t'élever » c'est-à-dire que tu as n'as pas craint de passer pour un sot [posant des questions malgré la honte que tu ressens à cause de ton ignorance].
Celui qui peine [en investissant tous ses efforts] et qui ne craint pas de poser des questions [malgré le risque de passer pour un ignorant] sera finalement élevé. Mais s'il musèle [Zamam] sa bouche [s'il n'a pas le courage de poser les questions] parce qu'il a honte, il finira par mettre sa main devant sa bouche, incapable de répondre.
(Adapté de Berakhot 63b qui commente Mishlei 30,32)
Au point que 'Hazal nous enseignent que son niveau sera plus élevé que celui des Prophètes ainsi qu'il est dit : « Un 'Hakham (un Sage de la Torah) est plus grand qu'un Prophète » (Baba Batra 12a), comme l'enseigne [également] le Zohar haQadosh :
Viens et vois la différence entre ceux qui étudient la Torah et les Prophètes de Vérité, car ceux qui s'adonnent à l'étude de la Torah sont plus importants que les Prophètes. La raison en est qu'ils sont à un niveau (madréga) supérieur à celui des Prophètes, parce que ceux qui se consacrent à l'étude se tiennent « au-dessus », dans un lieu appelé Torah, qui est la source de l'existence de toute foi, tandis que les Prophètes se tiennent en un lieu nommé « Netsa'h et Hod » ; par conséquent, ceux qui étudient la Torah sont considérés comme plus importants que les Prophètes, car ils sont plus élevés qu'eux, et ceux-là se tiennent au-dessus, tandis que ceux-ci se tiennent au-dessous... Ainsi donc, heureux ceux qui s'adonnent à l'étude de la Torah, car ils sont à un niveau plus élevé que tous les autres.
Mis en ligne le 10 Kislev 5778 - 28 novembre 2017