1.13

1.13. La parole a un impact plus grand encore que celui de l'action physique.

Pour la protection de nos soldats, pour le retour des prisonniers, pour la guérison des blessés et la consolation de toutes les familles endeuillées.

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Il en va de même de l'impact causé dans les Royaumes supérieurs par le moyen de la parole.

Le prophète Amos, que la paix soit sur lui, a dit : « c'est Lui qui a formé (yotser) les montagnes et créé (boréh) le vent; c'est lui qui raconte (oumaguid) (1) à l'homme ce dont il a parlé. (2) »

Comme l'enseigne le Zohar, l'expression « Il raconte » (oumaguid) fait référence aux secrets de la parole (3).

Ce verset met en garde la personne : alors qu'il est dans ce monde physique inférieur, et qu'il ne se représente pas l'édification ou la destruction dans les mondes supérieurs qui résultent de chacune de ses paroles, il pourrait en venir à dire, ḥas veShalom, « comment des mots et des paroles anodines pourraient-elles avoir quelque impact que ce soit sur le monde ? »

Au contraire, il doit savoir avec certitude qu'aucune de ses paroles les plus bénignes, rien de ce qui s'échappe de ses lèvres n'est perdu ni ne va au rebut, ḥas veShalom.

C'est ce qu'enseignent Ḥazal : « Même le souffle de sa bouche a sa place, et HaQadosh Baroukh Hou en fait ce qu'Il en fait, et aucune parole humaine, aucune voix ne sont en vain, car toutes ont leur place. (4) »

« Chaque parole qui sort de la bouche d'une personne monte vers les Royaumes supérieurs, perce les Cieux et pénètre en un lieu élevé. (5) »

« Chaque parole que profère une personne monte et perce les Cieux et se tient à la place où elle se tient. (6) »

« Comme tout ce qu'a proféré sa bouche (7) » a un impact En-Haut, et éveille des forces supérieures, si ce sont des paroles de bien, et ajoute de la force aux forces de Sainteté comme il est écrit : « J'ai placé Mes paroles dans ta bouche... pour établir les Cieux [et réédifier la terre]. (8) »

« Il n'est aucune parole [issue de la bouche d'une personne qui n'ait de voix et ne monte] et celui qui prononce une parole de Sainteté, une parole de Torah, produit un son qui monte En-Haut pour éveiller la Sainteté du Roi suprême, et tresser une couronne sur Sa tête, ce qui suscite la joie dans les mondes supérieurs et inférieurs. (9) »

« Comme elle est étonnante et merveilleuse, l'idée que les saintes paroles de Torah [prononcées ici-bas] vont illuminer tous les mondes de joie, et amener le bonheur et la réjouissance dans les saintes chambres supérieures, où elles sont couronnées de couronnes de Sainteté (10). »

[« Une parole de Torah qui sort d'une bouche humaine monte En-Haut et beaucoup de Sainteté supérieure s'attache à cette parole, une lumière sublime est épanchée et couronne la personne qui l'a prononcée. (11) »]

De la même manière, on explique en de nombreux passages des Tiqounim que de chaque occurrence d'une parole, du son et du souffle de la Torah ou de la prière, de nombreux anges sont créés. Au contraire, par des paroles inappropriées, ḥas veShalom, il crée des ciels et des mondes factices, pour l'usage de Sama-el (12), D.ieu nous en préserve. C'est une cause de destruction, ḥas veShalom, des mondes et de l'agencement du Saint Char [divin] qui sont liés à la source de la parole.

C'est ce qu'explique le Zohar haQadosh. Il n'est de bien ni de mal, [de Sainteté ou d'impureté qui n'ait une source dans sa racine supérieure. Chaque parole prononcée inspire une parole correspondante dans les mondes supérieurs. (13)]

« Malheur à ceux qui voient, mais ne savent pas ce qu'ils voient, (14) » car il n'est pas de parole qui n'ait une place, « car l'oiseau du ciel transmettrait le son de ta voix, (15) » comme il est écrit : « Des myriades d'êtres ailés s'emparent du son et l'élèvent vers les juges qui le jugent, pour le bien ou pour l'opposé, ḥas veShalom. (16) »

« Lorsqu'une parole [négative est émise par une voix qui s'élève En-Haut] et de nombreux anges destructeurs se connectent à cette voix, l'élèvent et attisent le lieu des abysses profondes. Tout cela produit un redoutable effet sur lui. Malheur à celui qui profère des paroles de lashone har'a ! (17) »

Il est écrit : « Pourquoi Éloqim devra-t-il s'irriter au son de ta voix et ruiner l'œuvre de tes mains ? (18) » Comme Ḥazal l'ont enseigné : « l'effet de la parole est plus grand que celui de l'action physique. (19) »

« Celui qui déguise sa parole est comme celui qui pratique l'idolâtrie. (20) »

C'est le sens du verset : « Il raconte (oumaguid) à l'homme ce dont il a parlé. (21) » Lorsqu'une personne se tiendra devant HaShem pour y entendre son jugement, HaShem lui révélera le secret des paroles, et la manière dont ses paroles ont eu un impact sur les mondes supérieurs, comme on a expliqué que le terme « raconter » (oumaguid) a le sens de « révéler » les secrets de la parole.


1 Rabbi Ḥayim introduit ici la note 13, reproduite à la page suivante.

2 Amos 4,13 : « כִּי הִנֵּה יוֹצֵר הָרִים וּבֹרֵא רוּחַ, וּמַגִּיד לְאָדָם מַה-שֵּׂחוֹ ». Notez que le Rabbinat traduit « וּמַגִּיד לְאָדָם מַה-שֵּׂחוֹ » par « c'est Lui qui révèle à l'homme sa propre pensée. » C'est du Zohar que Rabbi Ḥayim tire son interprétation.

3 Rabbi Ḥayim cite pas moins de huit références du Zohar sur cette question :
Zohar I Lekh Lékha (qui cite Yéshayahou 45,19) : Rabbi Elazar a dit : J'ai compris que [les synonymes du mot ''Il a parlé''] Waydaber, Wayagued, Wayomer ont des significations différentes. Waydaber se réfère à un niveau unique de révélation. Ce n'est pas un niveau intérieur, comme les niveaux supérieurs, et c'est [le sens du verset] : «אֲנִי ה׳ דֹּבֵר צֶדֶק – Moi, HaShem, Je dis (dover) ce qui est juste. » Wayagued (de la racine de Haggada, récit) fait référence au niveau intérieur supérieur qui contrôle la parole, et c'est [le sens de la suite du verset] : « מַגִּיד מֵישָׁרִים – J'annonce ce qui est vrai. »
Zohar I Wayeḥi 234b : Waaguida ou Wayagued ou Wayaguidou sont le secret de la Sagesse. Pourquoi ce type de paroles est-il le secret de la Sagesse ? Parce qu'il y a un « ג – guimel » suivi d'un « ד – daleth » sans séparation, et si parfois un « י – youd » est inséré entre les deux [comme dans וּמַגִּיד], cela ne constitue pas une séparation.
Zohar I Wayeḥi 249a : la Haggada est le secret de la Sagesse.
Zohar II Yithro 80a (qui cite Shemot 19,3) : « Et dis/Wétagued aux fils d'Israël » de voir la Sagesse.
Zohar III Tazria 50b (qui cite Wayiqra 14,35) : « Celui à qui sera la maison ira le déclarer au Cohen, en disant (וְהִגִּיד) : "J'ai observé quelque altération à ma maison." Pourquoi est-il écrit ''Wéhiguid'' ? Chaque fois [que ce terme est utilisé] il se rapporte à des paroles de Sagesse.
Zohar III Shélakh Lékha 161a : Wayaguidou : Chaque fois [que ce terme est utilisé] il se rapporte au secret de la Sagesse.
Zohar Ida Zoutra III Haazinou 293a : Wayagued est établi comme étant tout entier le secret de la Sagesse.
Zohar Ḥadash II Shir HaShirim 17b : et ici il est écrit ''Haguida li'' (il m'a raconté), qui est le secret de la Sagesse.

4 Zohar II Mishpatim 100b.

5 Zohar III Métsora 55a.

6 Zohar III Nasso 121b.

7 Bamidbar – Nombres 30,3, où il est question du vœu émis par une personne : « tout ce qu'a proféré sa bouche, il doit l'accomplir. »

8 Yéshayahou – Isaïe 51,16 : « וָאָשִׂם דְּבָרַי בְּפִיךָ, וּבְצֵל יָדִי כִּסִּיתִיךָ; לִנְטֹעַ שָׁמַיִם וְלִיסֹד אָרֶץ, וְלֵאמֹר לְצִיּוֹן עַמִּי-אָתָּה – J'ai déposé Mes paroles dans ta bouche, et Je t'ai abrité à l'ombre de Ma main, voulant établir de [nouveaux] cieux et réédifier la terre, et dire à Sion: "Tu es mon peuple!" »

9 Zohar III Émor 105a.

10 Zohar II Wayaqel 217a.

11 Zohar III Qédoshim 85a.

12 Sama-el (certains évitent de prononcer ou d'écrire entièrement son nom) est identifié à l'ange de la mort. Le Midrash (Dévarim Rabba sur Vézot) décrit comment il a tenté de s'emparer de l'âme de Moshé. Il est également l'ange de Édom ('Essaw – V. Rashi sur Sotah10b). Il est également l'ange accusateur (Shemot Rabba sur Bo). L'ange de la mort reçoit son pouvoir des paroles négatives et malveillantes, car en dernière analyse, la mort est moyen par lequel l'effet négatif de ces paroles quittent l'âme humaine (voir 1,6).

13 Zohar III Tsav 31b.

14 L'expression est empruntée à Ḥaguiga 12b.

15 Qohélet – Ecclésiaste 10,20 : « גַּם בְּמַדָּעֲךָ, מֶלֶךְ אַל-תְּקַלֵּל, וּבְחַדְרֵי מִשְׁכָּבְךָ, אַל-תְּקַלֵּל עָשִׁיר: כִּי עוֹף הַשָּׁמַיִם יוֹלִיךְ אֶת-הַקּוֹל, וּבַעַל הכנפים (כְּנָפַיִם) יַגֵּיד דָּבָר – Ne maudis pas le roi même en pensée ; au fond de ta chambre à coucher, ne maudis pas le riche, car l'oiseau du ciel transmettrait le son de ta voix et la gent ailée rapporterait les propos. »

16 Zohar I Lekh Lékha 92a.

17 Zohar III Qédoshim 85a.

18 Qohélet – Ecclésiaste 5,5 : « אַל-תִּתֵּן אֶת-פִּיךָ, לַחֲטִיא אֶת-בְּשָׂרֶךָ, וְאַל-תֹּאמַר לִפְנֵי הַמַּלְאָךְ, כִּי שְׁגָגָה הִיא: לָמָּה יִקְצֹף הָאֱלֹקִים עַל-קוֹלֶךָ, וְחִבֵּל אֶת-מַעֲשֵׂה יָדֶיךָ – Ne permets pas à ta bouche de charger ta personne d'un péché ; et ne prétends pas devant le messager [de HaShem] qu'il y avait inadvertance de ta part : pourquoi Éloqim devra-t-il s'irriter au son de ta voix et ruiner l'œuvre de tes mains ? »

19 Arakhin 15a.

20 Sanhédrin 92a. D'après Rashi, il s'agit de celui qui déguise sa voix pour n'être pas reconnu. Pour le Méiri, c'est celui qui ne tient pas parole. Dans les deux cas, il est comparé à l'idolâtre.

21 Amos 4,13 cité au début du chapitre.

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