Note 5

Le corps est comparable à un soulier pour l'âme, qui relie les royaumes les plus bas aux plus élevés.

Dédié à la protection de nos frères et sœurs d'Erets Israël, et particulièrement à nos soldats : puisse HaShem les garder et les protéger de tout mal.

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L'essence de l'homme est reliée aux mondes supérieurs par la source de son âme, et c'est pourquoi [le Tikkounéi Zohar] compare son corps physique à un soulier (1), mais ce n'est qu'au « niveau des talons (2) » que la source de l'âme entre dans le corps physique.

C'est ainsi qu'on peut comprendre l'enseignement de nos Sages, qui disent que HaShem ne voulait pas introduire la jalousie dans la Création. Le premier jour, Il créa le ciel et la terre ; le second jour le firmament ; le troisième jour, la terre produisit, et de même les quatrième et cinquième jours [de sorte que la création des royaumes inférieurs et supérieurs fût également répartie entre les jours.]

Le sixième jour, Il en vint à créer l'homme. Il dit : si Je le crée à partir des royaumes supérieurs, il n'y aura pas de paix dans le monde [du fait du déséquilibre], et de même si Je le crée à partir des royaumes inférieurs. Je vais donc le créer à partir des deux royaumes, le supérieur et l'inférieur : « HaShem Éloqim façonna l'homme, - poussière détachée du sol, - fit pénétrer dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint un être vivant. » (3)

Il semble pourtant qu'un tel processus aurait dû accroître la jalousie, par comparaison avec une création à partir des seuls royaumes inférieurs, puisqu'à présent il avait [précisément] en lui une part des mondes supérieurs, tout en se trouvant placé entièrement dans le royaume inférieur.

Mais l'idée est ici que l'essence de l'homme accompli est attachée aux royaumes supérieurs, à la source supérieure de son âme, et qu'elle descend à travers des milliers de myriades de mondes, jusqu'à ce que son extrémité inférieure entre dans le corps physique de l'homme, dans les royaumes inférieurs.

C'est le sens du verset : « Car la portion de HaShem, c'est Son peuple, Ya'aqov (4) est le lot de Son héritage (5) », c'est-à-dire que son essence et reliée et attachée aux royaumes supérieurs, littéralement une partie de HaShem, si l'on peut dire (6), d'où elle descend comme une corde suspendue, jusqu'à ce qu'elle atteigne le corps de l'homme (7). [Dès lors,] ses actions [terrestres] produisent un effet sur sa source dans les royaumes supérieurs, à la manière de celui qui agite l'extrémité inférieure d'une corde, et [par ce geste,] met en mouvement l'extrémité supérieure.

(« La sagesse viendra à celui qui comprend (8) » que cette même idée est vraie de la source supérieure de toute chose, le secret de Adam haÉlyion (9), si l'on peut dire. Au sujet du verset : « HaShem-Éloqim forma l'homme (10) », le Zohar explique qu'il s'agit de Adam haÉlyion. Il conclut : Pourquoi tout cela ? Pour extraire et faire entrer dans la Création ce qui est fondamentalement caché, comme il est écrit : « Il insuffla dans ses narines (11) » une âme dont dépend toute vie dans les royaumes supérieurs et inférieurs, et qui maintient toute existence. « L'homme [Adam haÉlyion] fut âme vivante (12) » pour se rendre capable d'un processus de réparation (…) et pour amener cette âme de niveau en niveau jusqu'à la fin de tous les niveaux, de sorte que cette âme se trouve en toute chose et pénètre toute chose.)


1  Par exemple, Tikkounéi Zohar Tikkoun 13, 27a, à propos du verset (Shémot – Exode 3,5) : « Il [Éloqim] dit : "N'approche point d'ici ! Ôte la chaussure de ton pied'' Il lui a fait comprendre par allusion qu'il devait se défaire de son corps physique, comparable à une chaussure, pour se vêtir d'un autre corps [c'est-à-dire un corps spirituel raffiné, que Moshé avait mérité au buisson ardent, comme l'enseigne le Ets Ḥayim, Shaar 49, Shaar Klipat Nogah, chap.5.]

2 Expression cabalistique qui fait référence au niveau le plus bas tous les degrés de descente de la Sainteté qui se révèle dans la matérialité. Par exemple Zohar I Ḥayyé Sarah 124a : « C'est dans ce monde qui est appelé Éqev (le talon). »


3 Béréshit – Genèse 2,7 : «וַיִּיצֶר היְ אֱלֹהִים אֶת-הָאָדָם, עָפָר מִן-הָאֲדָמָה, וַיִּפַּח בְּאַפָּיו, נִשְׁמַת חַיִּים; וַיְהִי הָאָדָם, לְנֶפֶשׁ חַיָּה » Rashi cite le même Midrash sur ce verset (Béréshit Rabba 12,7) : « Il l'a formé d'éléments d'ici-bas et d'éléments d'en haut : le corps d'en-bas, et l'âme d'en haut. Car le premier jour, Il a créé le ciel et la terre. Le deuxième jour, le firmament pour les êtres d'en haut. Le troisième jour, la terre ferme est apparue pour les êtres d'en-bas. Le quatrième, les luminaires pour les êtres d'en haut. Le cinquième, Il a fait fourmiller les eaux d'une multitude rampante d'êtres vivants, pour les êtres d'en-bas. Il fallait donc, le sixième jour, créer tout à la fois des éléments d'en haut et des éléments d'en-bas. Car autrement, une jalousie serait apparue dans l'œuvre de la création, puisque les uns auraient dépassé les autres pendant une des journées qu'a duré celle-ci. »

4 On notera que le nom Ya'aqov - יַעֲקֹב inclut le mot Éqev (talon).

5 Devarim – Deutéronome 32,9 : « כִּי חֵלֶק היְ, עַמּוֹ: יַעֲקֹב, חֶבֶל נַחֲלָתוֹ ». « Ḥevel » signifie « corde », mais aussi région, district, rendu par « lot » dans la traduction du Rabbinat.

6 Il est intéressant de souligner l'expression que Rabbi Ḥayim utilise ici, dans le contexte du verset (Devarim 32,9), lorsqu'il écrit que l'âme d'un homme est « littéralement (מַמָשׁ) une partie de HaShem », mais fait suivre « littéralement » de l'expression « כִּבְיָכוֹל », qui signifie : si l'on peut s'exprimer ainsi. Il fait la même chose à la fin du chapitre 17. La plupart des sources au sujet de l'âme en tant que « partie de D.ieu » parlent de « une partie de Éloqa en haut », expression empruntée à Iyov 31,2 (חֵלֶק אֱלוֹקַ מִמָּעַל). Le Gaon de Vilna, par exemple, exprime la même idée dans Imréi Noam Bérakhot 58a : « Ḥazal ont dit : celui qui voit les Sages d'Israël doit réciter la bérakha : ''Béni soit celui Qui a dévolu une part de Sa Sagesse à ceux qui Le craignent''. Celui qui voit les Sages des nations dira : ''Béni soit celui Qui a dévolu une part de Sa Sagesse à [des êtres] de chair et de sang. » Pour ceux qui ont reçu la Torah, qui sont une part de Éloqa en haut, il convient de dire [qu'Il a donné] une part, [c'est-à-dire] une partie de Lui-même.

En revanche, pour ce qui est des nations, Il a donné quelque chose, mais non de Son Essence, comme il est écrit : « Quant aux fils des concubines qu'avait eues Avraham, il leur fit des présents. » (Béreshit 25,6) ce que Rashi commente [citant Sanhédrin 91a] : « Nos rabbins ont expliqué qu'il leur a transmis ''le nom de l'impureté'' [dont elles pouvaient se servir à leur bénéfice, mais qui n'étaient pas des concepts auxquels Avraham voulait être associé.]

De nombreuses références confirment que l'expression fait référence à l'âme en tant que « partie de Éloqa en haut » et non du Tétragramme. On peut penser que la référence au Tétragramme et non à Éloqa est liée à la formulation du verset de Dévarim lui-même. L'expression « כִּבְיָכוֹל – si l'on peut dire » indique que Rabbi Ḥayim considère que l'âme est une part de Éloqim, à un niveau moins élevé que le Tétragramme (comme on le verra au chapitre 9 du troisième Portique.)

7 Voir plus loin chapitre 17.

8 Citation stylistique de Mishléi – Proverbes 14,6

9 C'est-à-dire « l'Homme supérieur » qui se rapporte à la manifestation de HaShem dans Zéer Anpin de Atsilout.

10 Béréshit – Genèse 2,7.

11 Ibid.

12 Ibid.

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