Note 22
L'analogie entre HaShem et le monde d'une part, et la relation de l'âme et du corps d'autre part ne doit absolument pas être comprise littéralement !
Pour l'élévation de l'âme de Shiri, Kfir et Ariel Bibas, qui ont donné leurs vies pour le Qiddoush HaShem, puisse-t-Il venger leur sang.
Malgré le fait que, par analogie, Ḥazal comparent la connexion de HaShem avec les mondes à la relation de l'âme et du corps, le lecteur de ces lignes ne doit pas faire l'erreur de prendre cette métaphore à la lettre, D. nous en préserve. En vérité, on ne peut faire entre eux aucune comparaison de quelque sorte que ce soit.
Ceci est expliqué à de nombreuses reprises dans le Zohar et dans Raya Méhemna (1), et se trouve aussi explicitement dans les versets [comme par exemple] : « À qui HaShem peut-Il être comparé ? (2) »
Plus encore, celui qui comprend sera pleinement conscient du fait qu'il est impossible de tirer des comparaisons des choses créées pour les appliquer au Créateur.
Hazal n'ont établi cette analogie entre l'essence de l'âme et l'Essence de HaShem qu'à un seul égard : bien que l'âme soit un potentiel créé par HaShem, il est impossible de percevoir son essence et de la décrire d'aucune manière, sinon du point de vue de sa connexion avec le corps physique.
C'est encore plus vrai de HaShem, qui ne peut être perçu que dans la perspective de Sa relation avec les mondes.
[Cette analogie] montre précisément que, puisqu'il est impossible de Le comparer à aucune de Ses créations, que même [la Séfira supérieure de] Kéter n'est que ténèbres comparée aux niveaux les plus élevés de l'Essence divine (3), et qu'aucune chose à laquelle on voudrait Le comparer ne Lui serait réellement équivalente, il a donc fallu choisir une analogie avec une créature spirituelle. C'est ce que dit le verset : « Elle [la Torah] est plus précieuse que les perles (4) » – bien qu'il n'existe aucune véritable comparaison entre la sainte Torah et les perles. C'est pourquoi le verset conclut lui-même : « tes plus chers trésors ne la valent point. »

1 Raya Mehemna (רַעְיָא מְהֵימְנָא, « le Berger Fidèle ») est une section du Zohar. Elle se présente comme un dialogue mystique où Moshé Rabbénou (appelé ici Raya Mehemna, le « Berger Fidèle ») enseigne aux âmes des justes et aux figures spirituelles des secrets profonds de la Torah, en particulier la signification intérieure des Mitsvot.
2 Yéshayahou – Isaïe 40,18 : « וְקאֶל-מִי, תְּדַמְּיוּן קאֵל ».
3 Keter est la première Séfira du monde de Atsilout (l'Émanation), et constitue l'interface entre la Lumière infinie de HaShem (Ohr Ein Sof) et les mondes créés. Elle est souvent identifiée avec Ratson HaShem (la Volonté divine), et se manifeste comme la force qui sous-tend et gouverne toute existence. Rabbi Ḥayim nous fait savoir que même cette Séfira ne peut absolument pas être comparée à l'Infini divin.
4 Mishléi – Proverbes 3,15 : « יְקָרָה הִיא,מִפְּנִינִים; וְכָל-חֲפָצֶיךָ, לֹא יִשְׁווּ-בָהּ »