4ÈME PORTIQUE : CHAPITRE 31

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L'étude de la Torah expie même les fautes graves.

(Pr. Gross : Retour à la source : Torah et repentir)

C'est pour cette même raison [le fait que la Torah du monde extrêmement spirituel et lointain de Malbush] que l'étude de la Torah procure l'expiation de toutes les fautes d' « une âme qui a fauté » (הַנֶּפֶשׁ הַחֹטֵאת - Ye'hesqel 18, 4 & 20), comme l'enseignent 'Hazal (Mena'hot 110a) :

Que signifie le verset : « זֹאת הַתּוֹרָה, לָעֹלָה לַמִּנְחָה, וְלַחַטָּאת, וְלָאָשָׁם - Celle-ci [est] la loi pour la 'Olah, pour l'oblation, et pour l'expiatoire, et pour le délictif. » (Wayiqra 7,37) La conclusion étant que [Rava a enseigné que] tout celui qui s'investit dans l'étude de la Torah n'a besoin ni de 'olah, ni d'oblation, ni d'expiatoire ni de délictif [pour obtenir l'expiation de ses fautes] (Ména'hot 110a).

« קְחוּ עִמָּכֶם דְּבָרִים, וְשׁוּבוּ אֶל-יְהוָה - Prenez avec vous des paroles et revenez à Hashem ! » (Hoshéa 14,3)

Car Israël dit : 'Nous sommes pauvres et nous ne pouvons pas apporter de qorbanot.' D.ieu leur dit : Je recherche des paroles (דְּבָרִים) et Je ferai expiation de toutes vos fautes. Des « paroles » ne fait allusion qu'à la Torah, [comme il est écrit : אֵלֶּה הַדְּבָרִים, אֲשֶׁר דִּבֶּר מֹשֶׁה - Voici les paroles que Moshé a dites (Devarim 1,1)] en relation avec l'Arche sainte, qui porte les fautes d'Israël, [c'est-à dire que] la Torah qui est contenue [dans l'Arche] porte les fautes d'Israël.

[Rabbi 'Haïm se réfère ici au Midrash Rabba - sur Tetsaweh, et au Midrash Tan'huma. Le texte de ce dernier Midrash exprime la même idée, mais la formulation en est différente :

« Vois comme Hashem pardonne les fautes d'Israël, et que pourraient-ils offrir à D.ieu ? D.ieu a dit: que celui qui a un taureau amène un taureau, celui qui a un bélier amène un bélier, celui qui a une brebis amène une brebis, celui qui a une colombe amène une colombe, et celui qui n'a rien de tout cela qu'il amène [une offrande] de fleur de farine. Quant à celui qui n'a rien, pas même de la farine, qu'il amène des paroles, comme il est écrit : קְחוּ עִמָּכֶם דְּבָרִים, וְשׁוּבוּ אֶל-יְהוָה.]

Une personne qui a commis de nombreuses fautes, et condamné à mourir [חס ושׁלום], s'il se repent, et lit la Torah, les Prophètes et les Hagiographes, et qu'il révise la Mishna, le Midrash, les Halakhot et les Aggadot, et qu'il se met au service des Talmidéi 'Hakhamim, alors Hashem va annuler même cent décrets qui auraient été pris contre lui (Eliyahou Rabba).

Et le Zohar haqadosh : Rabbi Yéhouda a ouvert : Combien les gens devraient-ils chercher à servir D.ieu, et combien devraient-ils chercher à dire des paroles de Torah, car celui qui étudie la Torah, c'est comme s'il avait apporté à D.ieu tous les sacrifices du monde ; non seulement cela, mais D.ieu fait expiation de toutes ses fautes, et répare bien des trônes dans le Monde à venir.

L'étude de la Torah fait expiation même des fautes graves, pour lesquelles aucun sacrifice n'apporte le pardon, comme il est dit (RH 18a) : Au sujet des fils de Eli [Rava a enseigné :] les sacrifices n'apportent pas l'expiation, c'est la Torah qui apporte l'expiation.

L'étude de la Torah est plus grande que l'offrande des sacrifices quotidiens (Méguila 3b).

Viens et vois : celui qui étudie la Torah n'a pas besoin des sacrifices, car la Torah leur est préférable. Elle est le fondement de la émouna, et c'est pourquoi il est écrit (Mishléi 3,17) : « דְּרָכֶיהָ דַרְכֵי-נֹעַם; וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ שָׁלוֹם - Ses voies sont des voies pleines de délices, et tous ses sentiers sont des voies de paix » et (Ps. 119,165) « שָׁלוֹם רָב, לְאֹהֲבֵי תוֹרָתֶךָ; וְאֵין-לָמוֹ מִכְשׁוֹל - Une grande paix pour ceux qui aiment ta Torah: pour eux point de cause de chute. » (Zohar III Tsav)

Les offrandes [n'amènent pas l'expiation] mais on obtient l'expiation par les paroles de la Torah. Pourquoi ? Parce que les paroles de la Torah montent plus haut qu'aucun sacrifice en ce monde, comme l'enseigne le verset : « זֹאת הַתּוֹרָה, לָעֹלָה לַמִּנְחָה, וְלַחַטָּאת, וְלָאָשָׁם - Celle-ci [est] la loi pour la 'Olah, pour l'oblation, et pour l'expiatoire, et pour le délictif. » (Wayiqra 7,37) qui établit une équivalence entre la Torah et tous les sacrifices du monde. Il dit qu'il est certain que celui qui étudie la Torah, quand bien même un châtiment serait décrété d'En-haut contre lui, l'étude de la Torah est plus efficace pour lui que tous les sacrifices, et son châtiment est annulé. Viens et vois : une personne n'est purifiée que par les paroles de la Torah... La Torah est appelée sainte comme il est écrit (Wayiqra 19,2) : « כִּי קָדוֹשׁ, אֲנִי יְהוָה אֱלֹהֵיכֶם - Car Je suis saint, moi Hashem votre D.ieu » c'est la Torah, qui est le saint Nom ; par conséquent, celui qui s'investit en elle est purifié, et ensuite sanctifié. Nous apprenons que le Sainteté de la Torah est la Sainteté ultime, au dessus de toutes les autres [formes de] Sainteté.

Les sacrifices ont été abandonnés, mais la Torah n'a pas été abandonnée. Celui qui n'investit pas dans les sacrifices doit étudier la Torah, car cela lui apportera un plus grand avantage. Comme l'explique Rabbi Yohanan : Il lui a dit : qu'ils étudient la Torah et Je ferai expiation pour eux, par elle [la Torah] bien plus que par tous les sacrifices du monde, comme il est dit : « זֹאת הַתּוֹרָה, לָעֹלָה לַמִּנְחָה, וְלַחַטָּאת, וְלָאָשָׁם - Celle-ci [est] la loi pour la 'Olah, pour l'oblation, et pour l'expiatoire, et pour le délictif. » (Wayiqra 7,37), ce qui signifie que cette Torah aura un impact, comme la 'Olah, la min'ha etc... Rabbi Kerospédaï enseigne : celui qui énonce verbalement les détails des sacrifices dans les Synagogues et les Maisons d'étude... Une alliance est scellée de telle manière que les anges qui étaient chargés de rappeler ses mauvaises actions ne peuvent le faire - ils ne peuvent dire que de bonnes paroles.

Pourquoi les versets qui parlent des tentes et des ruisseaux sont-ils juxtaposés dans la Torah, comme il est écrit : « כִּנְחָלִים נִטָּיוּ, כְּגַנֹּת עֲלֵי נָהָר; כַּאֲהָלִים נָטַע יְהוָה, כַּאֲרָזִים עֲלֵי-מָיִם - Elles se développent comme des ruisseaux, comme des vergers le long d'un fleuve; Dieu les a plantées comme des tentes, comme des cèdres au bord des eaux. » pour t'apprendre que de même que les ruisseaux (ou les torrents) purifient l'homme de son état d'impureté rituelle, de même les tentes [de l'étude de la Torah] amènent une personne de l'état de coupable à celui de méritant. (Berakhot 15a)

[Il convient de revenir sur le sens du verset cité par le Talmud. Il y est question des tentes et des demeures d'Israël, qui figurent dans les bénédictions que Bil'am, contraint et forcé, a prononcées à l'endroit du Peuple juif, dans la Parashat Balak (Bamidbar 24,6). Le Rabbinat traduit le terme ni'halim par vallées, mais Rashi le rend par torrents. De même, Ohalim est traduit, d'après Onqelos, par aloès. Mais Rashi suggère qu'il faut lire : « Comme des tentes (kaohalim) que Hashem a plantées », c'est-à-dire : « comme les cieux déployés à la manière d'une tente ». et sur le verbe nata', Rashi explique : « Le verbe nata' (« planter ») peut être employé pour des tentes, comme il est écrit : « Il plantera (wayita') les tentes de son palais » (Daniel 11, 45). On en vient donc finalement à l'association ruisseau ou torrent avec tente, qui est la base de l'enseignement de Rabbi Kerospédaï.]

« שִׁפְכִי כַמַּיִם לִבֵּךְ - Déverse ton cœur comme l'eau » (Eikha - Lamentations 2,19) De même que l'eau est un mikvé qui purifie tout Israël et tout ce qui a été créé dans le monde, de même les paroles de la Torah sont un mikvé qui purifie tout Israël, quel que soit leur lieu de résidence. Viens et vois la grandeur de la puissance de la Torah, car elle purifie les pécheurs d'Israël lorsqu'ils se repentent de l'idolâtrie, comme il est écrit : « וְזָרַקְתִּי עֲלֵיכֶם מַיִם טְהוֹרִים, וּטְהַרְתֶּם - Et j'épancherai sur vous des eaux pures afin que vous deveniez purs. » (Yé'hezqel 36,25)

L'aspect essentiel d'une Téshouva sincère et complète, entreprise par amour (תשׁובה מאהבה) ne peut être accompli que par l'étude de la Torah comme il convient. Comme nos Maîtres l'ont enseigné (Pirké Avot 6,1) « [Celui qui étudie la Torah lishma mérite de nombreuses choses]... Il aime D.ieu »

« הֲשִׁיבֵנוּ אָבִינוּ לְתורָתֶךָ. וְקָרְבֵנוּ מַלְכֵּנוּ לַעֲבודָתֶךָ וְהַחֲזִירֵנוּ בִּתְשׁוּבָה שְׁלֵמָה לְפָנֶיךָ - Fais-nous revenir, notre Père vers Ta Torah [rapproche-nous notre Roi de Ton service] et fais-nous retourner d'une Téshouva complète devant Toi » [l'ordre des termes, dans cette cinquième bénédiction de la Amidah, suggère que la Torah précède la Téshouva]

Lorsqu'une personne est loin de la Torah, elle est loin de D.ieu, חס ושׁלום, et quand elle est proche de la Torah, D.ieu la rapproche de Lui.

Car « וְעַל כָּל-פְּשָׁעִים, תְּכַסֶּה אַהֲבָה - Car l'amour [de la Torah] couvre toutes les fautes. » (Mishléi 10,12)

« וְעַל כָּל-פְּשָׁעִים, תְּכַסֶּה אַהֲבָה - Car l'amour couvre toutes les fautes. » Il n'est d'amour que l'amour de la Torah.

« וְאֹתִי עָזָבוּ, וְאֶת-תּוֹרָתִי לֹא שָׁמָרוּ - Et ils M'ont abandonné, et ils n'ont pas gardé Ma Torah » (Yirmeyahou 16,11) Si seulement ils M'avaient abandonné et gardé Ma Torah - et s'ils l'avaient étudiée - la lumière qui est en elle les aurait ramenés à de meilleures voies. (Midrash Eikha Rabba)

Et si ce méchant [le penchant au mal] te tourmente, traîne le à la maison d'étude. S'il est fait de pierre, il fondra... (Soucca 52b et Qiddoushine 30b)

Si ton penchant au mal vient pour te faire trébucher, réjouis le avec des paroles de Torah.

« אִם-רָעֵב שֹׂנַאֲךָ, הַאֲכִלֵהוּ לָחֶם - Si ton ennemi à faim, nourris le de pain » (Mishléi 25,21) Si ton inclination au mal te domine, nourris le du pain de la Torah. (Midrash Tehillim)

Rabbi Yossi a enseigné que lorsqu'un homme voit que les mauvaises pensées l'envahissent, il doit étudier la Torah et elles l'abandonneront ; Rabbi Elazar a dit : si le mauvais penchant vient pour tenter un homme, qu'il l'entraîne vers la Torah, et il le laissera tranquille.

C'est ainsi qu'il est écrit (Avot 6,1) : et il deviendra une source de force toujours grandissante, et on peut expliquer dans ce cadre l'idée qu'on a mentionnée plus haut :

De même qu'une source coule et s'infiltre, même s'il arrive qu'elle soit obstruée par la vase, elle continue malgré tout de couler et de s'infiltrer, et devient progressivement de plus en plus forte, jusqu'à ce que, le temps venu, elle devienne si puissante qu'elle est entièrement révélée, et coule comme avant ;

De même celui qui s'investit dans la Torah lishma, même s'il était initialement souillé par de grandes fautes, et s'il était noyé dans la boue et la vase des pièges du mauvais, חס ושׁלום, Malgré cela, grâce à l'étude de la Torah, « נָכוֹן לִבּוֹ, בָּטֻחַ בַּיהוָה - son cœur est ferme, plein de confiance en Hashem », [il sait que] « la lumière qui est en elle [dans la Torah] le ramènera à de meilleures voies» et que le bien viendra progressivement à bout du mal qui est en lui, jusqu'à ce que, finalement, le bien l'emporte et l'emplit complètement, et il s'est sanctifié de ses impuretés, et la pureté s'est répandue [comme infiltrée] en lui.

De même, il est écrit : « וּמַכְשַׁרְתּוֹ לִהְיוֹת צַדִּיק וְחָסִיד וְיָשָׁר וְנֶאֱמָן, וּמְרַחַקְתּוֹ מִן הַחֵטְא - Il se prépare à être un tsaddiq, un 'hassid, un [homme] droit et fidèle. » (Avot 6,1)

C'est l'expression d'une préparation, d'une purification, d'un nettoyage de la contamination du mal qui était en lui initialement, comme il est dit : « הֲלוֹא כֹה דְבָרִי כָּאֵשׁ, נְאֻם-יְהוָה - Ma parole n'est-elle pas comme le feu ? dit Hashem » [Les paroles de la Torah] le purifient et le préparent.

Comme le disent nos Maîtres (Midrash Tan'huma) : la Torah purifie les cœurs et les reins des Talmidéi 'Hakhamim.

Mis en ligne le 6 nissan 5778 - 22 mars 2018

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