Note 14
Note 14 : le sens simple de « HaShem, la Torah et Israël sont tous connectés. »
Pour la protection de nos soldats, pour le retour des prisonniers, pour la guérison des blessés et la consolation de toutes les familles endeuillées.
Sur
cette base, celui qui cherche pourra accéder au sens simple du
concept que mentionne le Zohar haQadosh : « HaQadosh
Baroukh Hou, la Torah et Israël sont tous reliés l'un à
l'autre. (1)»
Bien qu'il s'agisse ici des plus profonds secrets, le concept peut tout de même être expliqué simplement sur cette base. L'idée, c'est que HaShem est à la fois caché et révélé (2). Car l'Essence du Maître de toute chose, l'Être infini béni soit-Il (Éin Sof Baroukh Hou) (3) ne peut être perçue, et nul intellect ne peut la saisir si peu que ce soit.
La part infime que nous en percevons provient seulement de Sa connexion avec les mondes du moment où Il les a créés, où il les renouvelle, leur donne vie, leur permet constamment d'exister, et les contrôle ainsi qu'il est écrit : « Tu donnes vie [constamment] à toute chose (4). »
C'est pourquoi nous Le louons dans nos prières en tant que « Vivant des Mondes (5) ». Dans la prière, il est interdit en effet de diriger nos cœurs sur quoi que ce soit d'autre que l'Unité infinie de HaShem. Cependant, cela ne signifie pas [qu'on se concentre sur] Son Essence seule, à un niveau qui soit séparé des mondes, mais du point de vue de la relation entre Sa Volonté sublime et les mondes, et de son occultation au sein des mondes pour leur permettre d'exister, [comme s'ils avaient une existence propre].
C'est le principe radical de tout service de D.ieu, et de l'accomplissement de toute Mitsva, et c'est la seule chose que nous puissions percevoir (6).
La force vitale et l'existence de tous les mondes dépendent entièrement de la sainte Torah, lorsqu'Israël s'y consacre, car « elle est la lumière de tous les mondes (7) », l'âme et la force vitale de toute chose. Et si le monde entier, ne serait-ce qu'un instant, était vide de tout engagement et contemplation de la sainte Torah, les mondes retourneraient à leur état [originel] de Tohou vaVohou (8).
Comme l'enseignent Ḥazal : « [L'univers n'existe que] du fait que la Torah [a été donnée à Israël] (9) », comme il est dit : « Tu as placé en nous une vie éternelle. (10) »
La racine supérieure de la Torah est en effet plus élevée que tous les mondes. C'est pourquoi ils dépendent tous d'elle pour leur existence.
Ḥazal ont également enseigné : « [Les Cieux et la Terre n'ont été créés que] pour Israël, qui est appelé Réshit (11). Comme on l'expliquera, par l'engagement intellectuel d'un homme dans la sainte Torah, il peut percevoir les étincelles de lumière du niveau de Néshama, qui lui permettent de comprendre les profonds secrets qu'elle recèle. C'est alors qu'il est appelé Israël, comme l'enseigne le Zohar haQadosh (12).
« [l'homme ne vit pas seulement de pain, mais il peut vivre] de tout ce qui provient de la Bouche de HaShem (13) », c'est-à-dire le niveau de la Néshama de l'homme, [qui est] la respiration de HaShem, par laquelle la vie et l'existence sont données à toutes les forces et tous les mondes, puisqu'elle est aussi l'essence la plus haute et la plus profonde de tous les mondes.
C'est le sens de la formule : « HaShem, la Torah et Israël sont reliés l'un à l'autre », et de ce que Ḥazal ont enseigné : « Le monde a été créé pour la Torah qui est appelée « le "commencement" de Sa voie » (Michlei 8, 22), et pour Israël qui est appelé « le "commencement" de Sa moisson » (Yirmeya 2, 3) » (14)
1 Zohar III Aḥaréi Mot 73a.
2 Zohar III Émor 98b.
3 C'est-à-dire l'Essence infinie de HaShem qui est inconnaissable.
4 Néhemiah – Néhémie 9,6 : « וְאַתָּה מְחַיֶּה אֶת-כֻּלָּם ». Voir plus loin 3,1.
5 « חֵי הָעוֹלָמִים »
6 C'est-à-dire que les choses créées semblent avoir une existence propre, et lorsque nous servons HaShem, nous nous relions à la connexion de HaShem avec ces entités créées. Voir 2,4 et 2,5 où ces concepts sont amplement développés.
7 Zohar III Shélaḥ Lekha 166b.
8 L'état initial de la Création selon Béréshit – Genèse 1,2 : « וְהָאָרֶץ, הָיְתָה תֹהוּ וָבֹהוּ » que le Rabbinat traduit par « la terre était solitude et chaos. »
9 Ester Raba (Midrash sur la Méguilat Ester) 7,13.
10 Traité Sofrim 13,8. Le passage cité évoque une controverse entre les Tannaïm (les Sages de la Mishna) sur la question des bénédictions à réciter lorsqu'on lit le Sefer Torah en communauté ou individuellement (le traité Sofrim est une œuvre tardive, composée vraisemblablement au 8è siècle de l'ère courante, mais dont l'autorité halakhique est reconnue par beaucoup de Maîtres médiévaux.)
11 Commencement, ou prémices. Wayiqra Raba BéHouqotaï 36,4. Sur le premier verset de la Torah, Rashi écrit : « Le monde a été créé pour la Torah qui est appelée « le "commencement" de Sa voie » (Mishlei 8, 22), et pour Israël qui est appelé « le "commencement" de Sa moisson » (Yirmeya 2, 3). » En 4,11 et 4,13, on trouvera de plus amples détails sur l'équivalence entre Israël et la Torah en tant que Réshit.
12 Par exemple Zohar I Wayéshev 187a : « Viens et vois combien les paroles de la Torah sont précieuses, car toute parole de Torah contient des secrets saints et sublimes, et il est dit que lorsque HaQadosh Baroukh Hou a donné la Torah à Israël, Il a donné [également] tous les secrets cachés de la Torah. Il a donné tout cela à Israël au temps où ils reçurent la Torah au Sinaï. » On trouve aussi en Ḥoulin 101b : « Ils ne furent pas appelés Benei Israël avant [d'avoir reçu la Torah au] Sinaï. »
13 Dévarim – Deutéronome 8,3 : « כִּי עַל-כָּל-מוֹצָא פִי-ה׳, יִחְיֶה הָאָדָם »
14 Wayiqra Raba BéHouqotaï 36,4.