Note 32
La différence entre la prière en hébreu et dans une autre langue.
Nos Sages de mémoire bénie ont fixé la Halakha, qui stipule que la prière peut être prononcée en toute langue [que la personne comprend] (1). Elle s'acquitte ainsi de l'obligation de la prière. Il en va de même de tous les autres commandements.
Même pour la prière, qui est appelée « Service du cœur (2) », l'élément essentiel reste l'accomplissement physique, [sans quoi la Mitsva] n'est pas du tout réalisée.
Néanmoins, pour accomplir la Mitsva de la meilleure manière, il est certainement nécessaire de rechercher la pureté de la pensée, et de concentrer l'intention la plus complète. L'accomplissement pratique de la Mitsva s'intensifiera en proportion du niveau de pureté de l'intention et de la concentration. C'est particulièrement vrai pour le « Service du cœur » qu'est la prière3.
C'est pourquoi, en dépit du fait que celui qui prie satisfait à son obligation, quelle que soit la langue dans laquelle il prie, [sa prière] n'est pas comparable à celle de celui qui prie dans la langue sainte, dont chaque mot se tient aux plus hauts sommets de l'Univers, et qu'il investit de toutes les forces de chacun d'entre eux.

1 Sotah 32a.
3 Cet enseignement est une constante de la pensée de Rabbi Ḥayim : à la base, il y a l'accomplissement, dans le monde réel (dans les « quatre amot de la Halakha »), en temps et en heure, de la manière prescrite par nos Sages. Sans cette base minimale, il n'y a pas du tout de Mitsva. Néanmoins, et dans toute la mesure des possibilités et de l'effort humain, il faut associer à cet accomplissement la plus grande concentration et pureté de pensée et d'intention possibles. Cela est vrai de toute Mitsva, mais spécialement de la prière, qui est appelée « Service du cœur », et porte donc, par cette désignation même, la nécessité de l'intention pure venue du cœur (qui est associé à l'esprit). V. P1C14.