Le modèle des Partsoufim : deux notes du Rav Avinoam Fraenkl

Pour la protection de nos soldats, pour le retour des prisonniers, pour la guérison des blessés et la consolation de toutes les familles endeuillées.

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1. Le modèle des « Partsoufim »

D'après la Qabbala, le modèle le plus simple pour décrire [l'organisation de] l'univers veut qu'il existe de nombreux mondes, à des niveaux différents. Les niveaux des mondes contiennent beaucoup de niveaux au sein des niveaux, et dans chaque niveau, il existe un ensemble de sous-niveaux correspondant aux dix Séfirot, en commençant par les « trois têtes » que sont Ḥokhma, Bina et Da'at (qu'on appelle aussi Moḥin). Ces trois Séfirot intellectuelles génèrent et se manifestent au sein des six midot (caractéristiques). Le rôle de ces midot dépend de la motivation intellectuelle qui les anime. C'est la différence entre un enfant qui fera preuve de pitié et d'amour à l'égard d'un jouet insignifiant, et un adulte qui peut éprouver de l'amour pour un concept subtil. Ces six midot sont appelées « Vak », acronyme pour « ו׳ק » (vav qétsavot – six fins), et elles sont les « fils » nés de ce processus intellectuel. Les six midot sont Ḥessed, Guévoura, Tiferet, Netsaḥ, Hod et Yessod. Le niveau final des dix Séfirot est Malkhout, qui est le réceptacle du flux venu des neuf autres Séfirot, et en tant que telle, est considérée comme femelle, la fille de ce processus. Ce niveau le plus bas, Malkhout, devient à son tour le niveau le plus élevé du monde qui le suit, désigné comme Keter (couronne, c'est-à-dire à la fois liée à ce qui est au-dessus, et distincte du niveau inférieur.) Elle s'épanche vers le bas pour former l'intellect du niveau inférieur suivant, c'est-à-dire les trois têtes du niveau de monde suivant. Il en résulte qu'essentiellement, les trois têtes, l'intellect/Moḥin du monde inférieur sont générés par les six fins, les Midot du monde qui leur est supérieur (et en retour, les trois têtes du monde inférieur se manifestent au sein des six fins du monde inférieur.)

En plus du simple modèle de la Qabbala, qui représente les différents niveaux de mondes comme une séquence continue et récursive de dix Sefirot qui descendent d'un niveau de monde supérieur au niveau qui leur est inférieur, les Méqoubalim ont révélé un modèle beaucoup plus sophistiqué, basé sur le modèle simple. Les personnalités humaines sont formées d'arrangements des dix Sefirot. Ces personnalités humaines individuelles agissent comme un ensemble complexe, et produisent un impact spécifique sur le niveau qui leur est inférieur.

Ces ensembles sont appelés Partsoufim. Il y a six Partsoufim primaires, qui portent les noms suivants : Atiq Yomin, Arikh Anpin, Abba, Imma, Zéer Anpin et Nuqva de Zéer Anpin.

Pour comprendre la différence entre une Sefira spécifique et un Partsouf, on peut les comparer de la manière suivante : la Sefira est comme une particule subatomique, alors que le Partsouf est comparable à une molécule, faite d'une combinaison complexe d'atomes, et dont les propriétés particulières s'ajoutent à la somme de ses composants.

L'ensemble des Partsoufim forme un modèle complexe qui décrit entièrement la composition de l'homme, et comprend à la fois sa dimension physique et ses dispositions psychologiques.

Chacun de ces Partsoufim est lié à une Sefira spécifique, mais en même temps, il contient ou peut contenir un arrangement complet des dix Sefirot. Atiq Yomin et Arikh Anpin sont liés à Keter. Abba (le Père) est lié à Ḥokhma. Ima (la Mère) est liée à Binah. Zéer Anpin est lié aux six Midot, et Nuqva, la part féminine de Zéer Anpin, est reliée à Malkhout.

Les Partsoufim de Atiq Yomin, Arikh Anpin, Abba et Ima possèdent initialement une configuration complète de dix Sefirot. Zéer Anpin et Nuqva, d'autre part, sont initialement incomplets. Ils commencent avec respectivement six Midot et Malkhout, mais elles ont le potentiel de croître, de se perfectionner, et finalement de constituer un ensemble complet de dix Sefirot.

Les Partsoufim représentent des personnages humains, mais ce sont les Partsoufim de Zéer Anpin et Nuqva qui sont les plus proches de l'être humain, puisqu'elles commencent dans un état d'incomplétude, et tendent vers l'accomplissement au cours de leur croissance.

Un des éléments-clé de cette croissance est comparable au développement humain. Les enfants naissent en effet avec un intellect qui n'est pas entièrement développé, et ils acquièrent progressivement un intellect adulte.

C'est ainsi que Zéer Anpin, qui commence son existence avec un ensemble de six Midot pourra par la suite acquérir un intellect, c'est-à-dire les trois Têtes de Moḥin, au cours de son développement.

Ces Partsoufim, ces modèles de personnalité dans les mondes supérieurs permettent l'existence du gabarit [en couture on dirait: du patron] humain, qui deviendra l'homme concret dans le monde inférieur.

L'homme, dans le monde inférieur, est donc le reflet de ce modèle humain dans les mondes les plus élevés. De même que l'homme se perfectionne dans ce monde, et complète son ensemble de dix Sefirot, son modèle de Zéer Anpin dans les mondes supérieurs reçoit le complément correspondant.

Le modèle de l'homme, Zéer Anpin, dans le monde supérieur de Atsilout est appelé «האדם העליון – l'Homme supérieur ».

L'expression « Em haBanim – la Mère des enfants » fait référence au Partsouf de Ima (la Mère, Binah) dans le monde supérieur de Atsilout, où son union (Da'at) avec le Partsouf de Abba (le Père, Ḥokhma) donne naissance à Zéer Anpin, (qui commence initialement en tant que six Midot) et Nuqva (qui commence son existence en tant que Malkhout seulement). La transmission de l'intellect (les trois Têtes) vers l'homme supérieur (Zéer Anpin) depuis Em haBanim dépend des actions positives de l'homme. C'est le secret du supplément (ou de la complétude, évoqué à la fin du chapitre 15.)

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2. Note du Rav Avinoam Fraenkl : L'Homme supérieur

Comme on l'a expliqué, «האדם העליון – l'Homme supérieur » est l'équivalent du Partsouf de Zéer Anpin dans le monde supérieur de Atsilout.

Dans cette expression, le mot que nous traduisons pas homme « האדם », est utilisé pour désigner la ressemblance de HaShem (comme « אֶדַּמֶּה לְעֶלְיוֹן » - Yéshayahou 14,14).

Si l'homme atteint son objectif principal en ce monde, il est le reflet de l'Homme supérieur et en complète la structure, tant dans ce monde que dans les mondes supérieurs, en attirant en lui l'intellect des trois Têtes. D'autre part, si l'homme n'accomplit pas son but, et n'agit pas à l'imitation de HaShem Yitbarakh Shémo dans ce monde inférieur, il interrompt la connexion avec les trois Têtes, et Adam devient rien de plus que Adamah (la terre) dont son corps physique a été tiré et où il doit retourner. (Shela haQadosh, Introduction au Toledot Adam.)

Par ailleurs, Rabbi Ḥayim cite le Zohar haQadosh (en 1,5 note 5) qui explique que «האדם העליון – l'Homme supérieur » est l'Âme de D.ieu, qui descend dans tous les mondes, et pénètre partout. Lorsque HaShem crée chaque niveau de monde, une « part » de Lui emplit entièrement ce monde et lui donne vie. Il est appelé « Mémaleh kol Almin – Qui emplit tous les mondes ». Mais une part de Lui contourne et n'entre pas dans ce monde, et on l'appelle « Sovev kol Almin – Qui contourne tous les mondes ». Les actions de l'homme physique influencent directement le niveau de perception de la manifestation divine au sein de chaque monde.

Voir la définition que Rabbi Ḥayim donne (en 3,4) de « Mémaleh kol Almin » en tant que « point de vue de HaShem », puisque l'acte de Création ne cause aucun changement en HaShem, et que pour Lui, tout se passe comme si la Création n'avait pas eu lieu. Alors que « Sovev kol Almin » se définit comme purement de « notre point de vue », puisque nous imaginons HaShem comme une entité séparée de ce monde, ce qui nous permet d'avoir une relation avec lui [et d'y agir] comme s'il avait une existence propre.

Nous avons la capacité de moduler notre expérience de la relation entre HaShem et ce monde, et d'accroître notre niveau de perception de Sa Présence dans le monde par l'accomplissement de la Torah et des Mitsvot. Si nous parvenons à un niveau de perception parfait, nous faisons de ce monde une résidence pour HaShem, puisque nous percevons Sa Présence dans chaque élément et chaque événement du monde.

Un tel niveau de perception ne sera véritablement obtenu qu'au temps de Mashia'h (bientôt et de nos jours) mais d'ici là, nous devons fournir les plus grands efforts pour s'approcher de ce niveau.

Nos actions, en effet, influencent le niveau de la relation de HaShem avec le monde, de notre point du vue. C'est l'équivalent du perfectionnement de Zéer Anpin pour qu'il complète son ensemble de dix Sefirot.

C'est pourquoi les deux concepts du niveau de manifestation de HaShem dans ce monde d'une part et de Zéer Anpin d'autre part sont tous deux décrits dans le concept de «האדם העליון – l'Homme supérieur ».